Le développement durable, une priorité en Rhône-Alpes

Les emplois de demain seront des emplois verts. C’est sur ce constat, en forme de slogan, que le conseil régional de Rhône-Alpes assoit sa politique de formation. Afin de préparer les salariés et les demandeurs d’emploi à cette évolution, la région a conçu une grille qui lui permet de passer au crible de l’écologie les formations qu’elle finance. Dès 2005, elle demandait que tous les projets comprennent un module de formation complémentaire lié au développement durable. Jean-Pierre Hautcoeur, chargé de mission à la Direction de l’emploi et de la formation continue, se souvient des années de mise en place : "Il y a quatre ans nous avons eu très peu de réponses, les organismes de formation n’étaient pas prêts. Les élus régionaux constataient pourtant que de nombreuses entreprises n’allaient pas sur le marché du développement durable car elles ne trouvaient pas de personnel formé. Nous avons donc continué à travailler sur l’offre en maintenant nos exigences. En 2008, lors du dernier appel à projet, nous avons pu constater le changement : toutes les formations proposées comprenaient un volet environnement. C’est le signe que de nouveaux emplois vont naître : maçons et charpentiers éco-bâtisseurs, vendeurs connaissant les éco-matériaux, formateurs en développement durable… même leurs noms sont à inventer."

Néopolis, un centre de formation spécialisé au développement durable

Afin de développer le plus efficacement possible cette nouvelle offre, le conseil régional Rhône-Alpes a su trouver des partenaires et notamment les Chambres de commerce et de l’industrie (CCI). Elles aussi travaillent sur la question du développement durable depuis plusieurs années et ont créé un service dénommé Innovation pour l’environnement et l’économie durable (Ineed). La plateforme opérationnelle de ce nouveau service est installée à Valence. Elle comprend, outre le service Ineed, une pépinière d’entreprises, des sociétés spécialisées dans l’environnement et un centre de formation : Néopolis. Le conseil régional de Rhône-Alpes soutient Néopolis et lui confie des formations innovantes. Chantale Rieux, vice-présidente de ce centre, souligne les difficultés de l’exercice : "Nous valorisons des métiers émergeants qui ne sont pas encore reconnus, pour lesquels tout est à inventer. Néopolis travaille, par exemple, dans le cadre du programme européen Leonardo Da Vinci intitulé "Team éco construction", à un référentiel de formation et de certification professionnels qui décrit et valide les parcours de formation des nouveaux métiers. J’espère ainsi qu’un diplôme de "technicien en éco-construction" verra le jour à l’automne 2010. Cela peut passer pour une simple formalité mais cela a une importance capitale car seules les certifications permettent aux artisans d’offrir la garantie décennale des ouvrages réalisés." Tous s’accordent à reconnaître que des dizaines de métiers nouveaux, en lien avec le développement durable, sont en train d’apparaître. Un profond bouleversement qui peut être une chance pour l’emploi : "Il faut anticiper la demande, résume Jean-Pierre Hautcoeur, car on sent bien que le mouvement est irréversible et que l’on ne peut plus continuer sur les pratiques anciennes."

Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils