Une friche industrielle réhabilitée en entrée de bourg à Beaucourt (90)
Un mix entre services publics et habitat, voilà comment la communauté de communes de Sud Territoire restructure une ancienne friche industrielle. Le bâtiment historique des horlogeries Japy abrite désormais le siège de la police et une antenne de l’école de musique intercommunale.
Rénover une entrée de ville, réhabiliter un bâtiment historique et produire à la fois du logement et des équipements publics ! C’est ce qui se concrétise aujourd’hui sur le site des Fonteneilles, dans la commune de Beaucourt, un centre bourg situé au sud du Territoire de Belfort à quelque 25 km de Belfort.
L’édifice date du XIXe siècle. À l’époque, il abrite la manufacture horlogère Japy. Après avoir accueilli jusqu’à 1 200 employés et différentes activités industrielles, le site est abandonné en 2002. Il possède pourtant une valeur historique et patrimoniale importante. Voilà pourquoi la commune de Beaucourt le rachète en 2007. La communauté de communes du Sud Territoire (CCST) prend le relais à partir de 2010 : elle assure alors la dépollution puis rachète le « Fer à cheval », un bâtiment de 6 000 m2 répartis en trois niveaux. En 2017, elle lance un vaste projet de réhabilitation.
Première tentative avortée
Depuis octobre 2022, le site accueille le service de police municipale intercommunale et l’antenne beaucourtoise de l’école de musique intercommunale. Il abritera également, à terme, une salle d’exposition et une médiathèque. De plus, sur les deux autres ailes, s’ajouteront 12 logements intermédiaires, sur une surface de 900 m², et des logements en accession libre.
« Lorsque nous avons lancé ce projet, ce n’était pas évident, se souvient cependant Christian Rayot, président de la CCST. Nous avons racheté le site après mûre réflexion. » D’autant que la première tentative n’a pas fonctionné : « Nous voulions le convertir en lofts, avec le soutien d’un aménageur qui avait déjà réussi la réhabilitation d’anciennes filatures, poursuit l’élu. Mais nous n’avons pas pu aller au bout du projet, surtout par manque de soutien bancaire ! Les potentiels acquéreurs ont été découragés… »
Prendre le relais du marché
« On a donc pris le taureau par les cornes, se félicite Christian Rayot. Puisque le marché ne voulait pas de nous, nous avons pris le relais ! Dans une métropole, ce type de bâtiment aurait vite trouvé preneur. » C’est ainsi que la CCST a obtenu 216 000 € dans le cadre du contrat de revitalisation des Bourgs Centres signé avec la région Bourgogne-Franche-Comté pour la première étape du projet : la réhabilitation du rez-de-chaussée de l’aile sud, en vue d’installer des services intercommunaux. La communauté de communes a ensuite été lauréate du premier appel à projet « Recyclage foncier des friches » en 2021 et a obtenu à ce titre plus de 960 000 € de l’État pour l’ensemble du projet, intégrant la partie services et les logements à venir. La première étape s’est avérée cruciale. « Cela a permis de montrer ce qu’on pouvait faire dans ce bâtiment, avec un véritable cachet architectural, souligne l’édile. C’est aussi l’occasion de changer l’image de notre territoire. Ce n’est qu’à partir de là que les investisseurs sont disposés à s’engager. » Au total, le coût du projet avoisinera 5 millions d’euros.
Pour y parvenir, la CCST compte sur sa dynamique intercommunale. D’autant que son territoire compte trois Bourgs Centres. La commune de Delle abrite ainsi le siège de la CCST, Grandvillars accueille les services techniques et Beaucourt le siège de la police. L’objectif est d’offrir une animation et des services publics répartis de manière équilibrée sur le territoire intercommunal.
Inverser la tendance démographique
S’il est difficile, pour le moment, de mesurer l’efficacité d’un tel projet, le président de la CCST se veut confiant. Il s’appuie en effet sur les autres projets menés par la communauté de communes, à commencer par la rénovation d’une autre friche, située à Grandvillars et transformée en locaux d’entreprises. « Nous avons plus de recul, commente-t-il. Nous avons, par exemple, réussi à faire venir une holding d’un groupe mondial, LISI, qui compte 11 000 collaborateurs dans le monde. Ils viennent d’embaucher une cinquantaine de salariés pour les fonctions supports du groupe. » Et, cerise sur le gâteau, au dernier recensement, la CCST est la seule collectivité du Territoire de Belfort à ne pas perdre d’habitants. Il se pourrait même qu’elle en ait gagné, d’ici à l’édition des prochaines statistiques officielles.
L’opération en quelques chiffres
- 1,30 M€ : la réhabilitation de l’aile Sud réalisée par la communauté de communes du Sud Territoire (gros œuvre sur l’ensemble et aménagement total du rez-de-chaussée) dont 220 000 € de l’État et 216 000 € de la Région.
- 967 106 € : enveloppe du Fonds « Friches » national pour la restructuration totale du bâtiment.
- 6 000 m2 : la surface totale du bâtiment répartie sur trois étages.
- 254 m2 : la surface des nouveaux locaux de la Police municipale intercommunale.
- 263 m2 : la surface des nouveaux locaux de l’École de musique intercommunale.
Communauté de communes du Sud Territoire
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Christian Rayot
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