Flexibilité du temps de travail : les trois quarts des territoriaux se déclarent intéressés
Parmi l'ensemble des fonctionnaires, ceux des collectivités territoriales sont ceux qui ont les plus fortes attentes en matière de flexibilité du temps de travail, révèle le baromètre des fonctionnaires rendu public ce 23 juin par la Casden. Plus des trois quarts font preuve d'appétence dans ce domaine. En matière d'utilisation de l'intelligence artificielle et de formation à cette technologie, les agents territoriaux sont en retard.

© Casden et Adobe stock
A la demande de la banque coopérative de la fonction publique, l'institut BVA a interrogé du 18 au 25 avril, par Internet, 1.000 fonctionnaires âgés de 18 ans et plus, représentatifs des fonctionnaires français.
Moral, perception sur leur niveau de salaire et de l'avenir, vision de la dématérialisation, difficultés dans leur quotidien, sentiment d'être utile et reconnu... Au fil des éditions de ce baromètre qui a vu le jour en 2020, un certain nombre de questions restent posées. Et d'autres font leur apparition. C'est le cas cette année d'une question sur l'organisation du temps de travail
"En matière de flexibilité du temps de travail, seriez-vous intéressé par des horaires flexibles ou comprimés (effectuer plus d’heures de travail certains jours afin de libérer du temps libre dans la semaine) ?", interrogeait BVA. 76% des fonctionnaires territoriaux ont répondu "oui" à la question, soit davantage que leurs homologues des hôpitaux (68%) et de l'État (66%).
IA : les territoriaux en queue de peloton
Plus précisément, 68% des fonctionnaires des collectivités territoriales se déclarent intéressés par une organisation de la semaine de travail sur quatre jours, ceux manifestant leur intérêt pour la semaine de quatre jours et demi étant un peu moins nombreux (62%). Ces niveaux de réponses sont là encore supérieurs à ceux qui sont constatés dans les autres versants publics.
27% des fonctionnaires territoriaux pratiquent le télétravail, le plus souvent un ou deux jours par semaine (contre 31% des fonctionnaires de l'État et seulement 8% de ceux de la fonction publique hospitalière). Sa mise en œuvre donne satisfaction à plus de 90% des agents concernés. Et dans ces conditions, certains se verraient bien recourir plus fréquemment au télétravail. C'est le cas de 41% des fonctionnaires territoriaux. A noter que dans l'ensemble de la fonction publique, les fonctionnaires de moins de 30 ans sont plus nombreux (52%) à manifester de l'intérêt pour un recours accru au télétravail.
Sur l'utilisation de l'intelligence artificielle dans leurs missions - le sujet était lui aussi introduit cette année - les fonctionnaires territoriaux sont plutôt à la traîne. 14% déclarent y recourir "quotidiennement" ou "de temps en temps". La proportion est identique dans la fonction publique hospitalière (14%) et plus élevée dans la fonction publique d'État (24%). Seuls 10% des fonctionnaires territoriaux estiment être assez formés à l'IA (contre 12% de leurs collègues des hôpitaux et 18% de ceux de l'État). Tous versants confondus, 19% des agents de catégorie A jugent être assez formés à l'IA, contre 7% des agents de catégorie C. En outre, 26% des fonctionnaires de moins de 30 ans sont de cet avis. Mais chez les 40-49 ans, le taux de réponse tombe à 7%.
Moral en hausse
60% des fonctionnaires territoriaux considèrent d'une manière générale que le numérique et l'innovation ont "un impact positif dans leur travail quotidien" (moins de tâches chronophages, meilleure organisation…). C'est une part plus importante que dans l'ensemble des fonctionnaires (55 %).
Selon le sondage, qui était rendu public à l'occasion de la Journée mondiale de la fonction publique, le moral des fonctionnaires "s'améliore nettement" cette année – avec une note moyenne de 6,6 sur 10, contre 6,1 en 2023 – et "l'embellie" profite à "toutes les branches de la fonction publique". Ce résultat est accompagné d'une progression du sentiment des fonctionnaires d’être bien rémunérés. Désormais, 38% partagent cette opinion, soit 6 points de plus qu'il y a deux ans. Mais 62% des fonctionnaires, donc, estiment toujours que leur rémunération est mauvaise. Dans la fonction publique territoriale, cet avis est même exprimé par 65% des fonctionnaires. En dépit de cette amélioration du moral, la proportion des agents se déclarant "pessimistes" pour l'avenir de la fonction publique demeure stable, autour de 66%.