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Formation : après le digital, Muriel Pénicaud s'attaque aux métiers verts

Après "10Knum" pour le digital annoncé en avril 2018, la ministre du Travail a lancé le 14 mai 2018 le programme "10Kverts", soit 10.000 formations aux métiers verts et verdissants, dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences (PIC).

Spécialistes en agriculture biologique, en permaculture ou en traitement de l’eau et des déchets... Les éco-activités et l’emploi environnemental représentent près de 2% de la population active soit 456.000 emplois. Et les emplois verts, ceux qui ont une finalité environnementale, et les emplois verdissants, ceux dont l'exercice évolue avec les préoccupations environnementales, représentent 4 millions d'emplois.
Pour répondre à la demande et aider les jeunes comme les demandeurs d'emploi à se positionner sur ces métiers liés à l'environnement en plein développement, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a lancé, le 14 mai, lors d'un déplacement à Longueil-Sainte-Marie dans l'Oise, "10Kverts", un programme destiné à mettre à disposition 10.000 formations aux métiers verts et verdissants. Le programme est mené dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences (PIC). Il fait suite à un premier programme sur le numérique (10Knum), lancé par la ministre en avril 2018. "Les besoins en compétences évoluent de plus en plus vite, chacun doit pouvoir apprendre tout au long de sa vie, a déclaré Muriel Pénicaud lors du lancement, adaptons-nous ! Les emplois verts et verdissants représentent 4 millions d’emploi, nous devons saisir cette opportunité à l’heure où la lutte contre le chômage est notre priorité."

10.000 jeunes ou demandeurs d'emplois formés dès 2018

L'idée consiste ainsi à former 10.000 jeunes ou demandeurs d’emplois dès 2018 à des compétences particulières en corrélation avec la croissance verte, comme le tri des déchets en économie circulaire par exemple, l’utilisation de produits plus respectueux de l’environnement notamment de bio-matériaux dans le bâtiment ou encore à l’entretien, la maintenance et le recyclage dans le secteur automobile. Les formations seront cofinancées par Pôle emploi, dans le cadre des préparations opérationnelles aux emplois de la transition écologique.
La formation des salariés en insertion par l’activité économique (IAE) va également être intensifiée, en particulier dans le champ du recyclage, de l’économie circulaire et des ressourceries, les lieux où sont collectés les objets utilisés qui sont ensuite recyclés et transformés. Le PIC prévoit aussi le cofinancement de la gestion prévisionnelle des emplois et compétences (Gpec) des filières, "pour mieux identifier les besoins et disposer d'analyses plus précises et plus opérationnelles des nouvelles compétences attendues", détaille le communiqué du ministère. Enfin, dernière action : l'actualisation des référentiels des métiers et des certifications, qui ont parfois dix ans de retard… Une actualisation qui peut donner lieu à de nouveaux titres professionnels, comme celui de chargé d'affaires en rénovation énergétique du bâtiment, qui vient d'être créé, ou celui de technicien de maintenance d'équipements de chauffage, climatisation, énergies renouvelables, qui a été largement revisité.

Les conventions régionales d'amorçage

Le ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot s'est réjoui du programme dédié à la formation pour les emplois verts et verdissants. "Adapter et faire évoluer les compétences dans le domaine est une urgence", signale ainsi Nicolas Hulot dans le communiqué du ministère. Les deux ministres ont d’ailleurs confié à Laurence Parisot le soin de bâtir le Plan de programmation de l’emploi et des compétences prévu par la loi pour la Transition énergétique pour la croissance verte de 2015, pour préparer les filières à ces grandes mutations.
Le PIC est décliné en région. La Bretagne, la région Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine ont déjà signé une convention d’amorçage dans ce sens.