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Emploi - François Rebsamen présentera un nouveau plan contre le chômage le 9 février

Lors de ses voeux à la presse le 29 janvier 2015, le ministre du Travail a fait part de son optimisme concernant la stabilisation du chômage pour l'année à venir. Il a fait le point sur les priorités pour 2015, parmi lesquelles le plan de lutte contre le chômage de longue durée qui sera présenté le 9 février et l'alternance.

"J'ai confiance en la stabilisation du chômage." A l'occasion de ses voeux à la presse le 29 janvier 2015, François Rebsamen a commenté les derniers chiffres du chômage, publiés le 27 janvier. Ces chiffres font part d'une nouvelle augmentation de 0,2% du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans emploi), et d'une augmentation globale de 5,7% pour l'année 2014. "Les politiques offensives que nous menons vont porter leurs fruits", a pourtant assuré le ministre du Travail. Parmi les actions prioritaires : le plan en faveur des chômeurs de longue durée, qui doit être présenté le 9 février. Ce plan devrait comprendre des mesures d'accompagnement global. Il s'agit "de renforcer l'accompagnement tout en agissant sur les toutes les contraintes que subissent ces personnes : santé, logement, garde d'enfants, et tout simplement manque d'argent", a détaillé François Rebsamen. L'idée serait d'améliorer les relations et coopérations entre Pôle emploi, les associations de réinsertion et les collectivités. Les contrats aidés pourront aussi être davantage ciblés vers les chômeurs de longue durée, et les seniors.

"2015, année de l'alternance"

En 2014, 307.000 contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE), pour le secteur non marchand et 48.747 contrats initiative emploi (CIE), destinés au secteur privé, ont été signés. Et plus de 187.000 emplois d'avenir ont été prescrits depuis leur création le 1er novembre 2012. Pour le premier semestre 2015, le ministre prévoit 130.000 CAE et 40.000 CIE, et 39.000 emplois d'avenir. Autre dispositif en place pour les jeunes : la garantie jeunes, qui sera étendue à 34 territoires pilotes en avril/mai 2015 et généralisée à 51 territoires en septembre. Objectif : 50.000 jeunes couverts par la garantie jeunes d'ici fin 2015.
"2015 sera aussi l'année de l'alternance", a assuré François Rebsamen, précisant que "le cadre financier est maintenant stabilisé" avec notamment la mise en place d'une nouvelle prime pour les entreprises de moins de 250 salariés, qui s'ajoute à une prime de 1.000 euros pour les entreprises de moins de onze salariés, qui remplace l'indemnité compensatrice forfaitaire (ICF) et la création d'une nouvelle taxe d'apprentissage issue de la fusion entre la taxe d'apprentissage et la contribution au développement de l'apprentissage. Un assouplissement de la règlementation relative à la protection des mineurs est également prévu. Deux premiers projets de décrets seront examinés le 2 février par le Conseil d'orientation sur les conditions de travail (Coct), puis par le Cnefop. Le premier concerne la suppression de l'obligation pour l'employeur de demander une dérogation à l'interdiction pour ces jeunes d'effectuer des travaux dangereux, et de la remplacer par une simple déclaration. Le second texte prévoit des dérogations à l'interdiction des travaux en hauteur pour les mineurs. Pour l'alternance, le gouvernement maintient son objectif de 500.000 jeunes d'ici 2017. En novembre 2014, le nombre de contrats a baissé de 15,3% par rapport au même mois de l'année 2013. Sur les onze premiers mois de l'année 2014, la baisse est de 3,7% (9.177 contrats en moins). Mais l'objectif du gouvernement "ne sera atteint que si les engagements des employeurs, notamment dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité, sont suivis d'actes", a insisté le ministre. De ce côté, les choses avancent petit à petit. Onze branches professionnelles sur les cinquante plus grandes ont signé des accords, le dernier accord étant issu de la restauration rapide (3.500 recrutements prévus dès 2015, pour 3.500 créations nettes d'emploi). "Je veux que cette dynamique se poursuive en 2015", a dit François Rebsamen.

La réussite du compte personnel de formation

Face à l'échec du gouvernement à endiguer le chômage, le ministre a mis en avant la mise en place du compte personnel de formation (CPF) depuis le 5 janvier 2015, dans le cadre de la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l'emploi et la démocratie sociale. Plus de 200.000 comptes ont été créés, ce qui signifie, d'après le ministre, que la réforme de la formation professionnelle répond à de réels besoins, de la part des entreprises et des salariés. Un travail est en cours pour compléter les listes de formations éligibles au compte. Les formations destinées à l'apprentissage de l'anglais (formations au TOEIC ou au BULATS notamment) devraient ainsi être rajoutées prochainement. Elles ne faisaient pas encore partie de la liste. D'après les services du ministère, il ne s'agissait pas d'un oubli mais juste d'un retard pour la mise à jour des formations…
Enfin, le ministre a signalé que la quatrième édition de la grande conférence sociale verrait son format modifié, avec plusieurs rencontres thématiques plus ramassées, réunissant l'ensemble des partenaires sociaux (lors de ses voeux aux acteurs économiques, François Hollande avait annoncé la fin de ces grandes conférences sociales). Des réunions seront organisées dans les semaines qui viennent avec les partenaires sociaux à ce sujet.

Emilie Zapalski


Vers une généralisation du service civique ?
A l'occasion de ses voeux à la presse le 29 janvier 2015, le ministre du Travail est revenu sur les objectifs du gouvernement concernant le service civique. Ce dispositif permet à des jeunes de 16 à 25 ans de s'engager six à douze mois dans des missions d'intérêt général auprès d'associations ou de collectivités, sur la base du volontariat. François Hollande souhaite que ce service soit universel, c'est-à-dire possible pour toutes les candidatures. A l'heure actuelle, 40.000 jeunes sont en service civique alors que les demandes sont trois à quatre fois plus nombreuses (autour de 150.000 jeunes). D'après les souhaits du président de la République, entre 150.000 et 170.000 volontaires pourraient accomplir leur service civique à l'horizon 2017, contre un objectif initial de 100.000. Seul problème, relevé par le ministre du Travail : le coût, très élevé, du dispositif. Lorsqu'ils suivent un service civique, les jeunes reçoivent une indemnité mensuelle de 573 euros… Une proposition de loi du groupe PS serait aussi en préparation sur le sujet. Elle envisage d'instaurer un service national républicain obligatoire de six mois, sans rémunération. Les Français sont quant à eux favorables à ce principe de généralisation du service civique. D'après un sondage YouGov pour 20 minutes, 73,8% d'entre eux plébiscitent l'idée d'un service civique obligatoire contre 65% en mai 2014.

E.Z.