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Démocratie locale - Grenoble met en place un dispositif d'"interpellation citoyenne"

La ville de Grenoble a présenté lundi 29 février au cours d'une séance du conseil municipal un dispositif d'"interpellation citoyenne", permettant l'organisation de "votations citoyennes". "Notre but est de permettre aux habitants de notre ville de ne plus se prononcer uniquement le jour de l'élection [municipale] mais de dire et de faire des politiques publiques", a déclaré Pascal Clouaire, adjoint à la démocratie locale.
Selon le dispositif, tout habitant grenoblois de plus de 16 ans, français ou étranger, pourra interpeller le conseil municipal par le biais d'une pétition relevant des compétences communales. Si la proposition obtient plus de 2.000 signatures, elle sera débattue en conseil municipal, qui pourra soit l'adopter soit la soumettre à une votation citoyenne, organisée par la ville de Grenoble une fois par an. Le maire Eric Piolle (EELV) s'engage à mettre en œuvre les propositions réunissant au moins 20.000 voix et 50% des suffrages exprimés. Les votations se tiendront pendant une semaine dans sept lieux de vote différents. La première d'entre elles doit avoir lieu en octobre 2016.
Le dispositif n'a pas donné lieu à une délibération, qui risquait d'être jugée illégale, mais a seulement été présenté au cours d'un débat sans vote. L'opposition de gauche s'est prononcée en faveur du dispositif tout en soulignant ses "fragilités juridiques", tandis que Matthieu Chamussy, président du groupe d'opposition de droite dénonçait au contraire un "enfumage", estimant qu'il serait très compliqué de réunir le nombre de voix requis pour faire adopter une proposition. La ville de Grenoble compte 162.780 habitants pour environ 85.000 personnes inscrites sur les listes électorales.