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Attractivité - Investissements étrangers : la France toujours loin derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne

La France regagne un peu d'attractivité en 2013, d'après le baromètre d'Ernst & Young, publié le 26 mai 2014. Le nombre de projets d'implantations ou d'extensions de sites étrangers a ainsi augmenté de 9%. Mais l'écart se creuse avec le Royaume-Uni et l'Allemagne.

D'après le baromètre d'Ernst & Young, publié le 26 mai 2014, le nombre de projets d'investissements étrangers a augmenté de 9% en 2013 en France, après deux années de baisse. Au total, 514 implantations ou extensions de sites étrangers ont ainsi été enregistrés en 2013, contre 417 en 2012.
La France reste dans le trio de tête en Europe, aux côtés du Royaume-Uni et de l'Allemagne. Mais l'écart se creuse entre les trois. Au Royaume-Uni, 799 projets d'implantations étrangères ont été enregistrés. Le nombre est en croissance de 15%. Pour l'Allemagne, 701 implantations ou extensions sont répertoriées, en croissance de 12% par rapport à 2012. L'Allemagne a vu son flux d'implantations internationales doubler entre les périodes 2004-2008 et 2009-2013 : de 265 projets en moyenne à 580.
"La France reste sur la troisième marche du podium, même si elle enregistre une progression notable par rapport à l'an dernier (43 investissements et 3.500 emplois supplémentaires), retrouvant ainsi tout juste son niveau de 2010, détaillent les auteurs du baromètre, cependant, il est clair qu'elle se voit toujours plus distancée par le duo de tête formé par le Royaume-Uni et l'Allemagne, qui ont davantage profité de la reprise mondiale." Cet écart n'a pas empêché Arnaud Montebourg de saluer ces résultats dans un communiqué du 27 mai. Des résultats "qui viennent créditer l'action vigoureuse menée par le gouvernement depuis deux ans pour gagner en compétitivité, préserver et accroître l'attractivité du territoire français et susciter des créations d'emplois", s'est félicité le ministre de l'Economie. Sur ce dernier point, la tendance est aussi à la hausse (+34%), les emplois créés grâce aux implantations étrangères passant de 10.542 à 14.122.
A noter également que peu de projets sont issus des pays émergents. Au total, la France enregistre ainsi 19 projets issus des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine), contre 107 en Allemagne et 87 au Royaume-Uni. D'après les auteurs du baromètre, c'est un signe négatif, une "alerte orange-rouge", une bonne partie des premières entreprises mondiales étant originaires de ces zones…

Les métropoles, parmi les atouts de la France

La France demeure toutefois la première destination européenne pour les implantations industrielles, avec 166 projets, contre 127 en 212. Mais ces implantations sont peu créatrices d'emploi (4.806 emplois créés, 8e rang européen) et 61% des investisseurs déclarent vouloir y maintenir des activités de production sur la prochaine décennie, contre 89% au niveau européen… Les implantations de centres de recherche et développement restent à un niveau faible : 39 projets en 2013, contre 26 projets en 2012, "ce qui place la France en troisième position européenne derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne", détaille le baromètre, qui précise aussi que la France continue à décevoir sur sa capacité à retenir les centres de décision (5e position).
Les secteurs qui attirent le plus les investisseurs étrangers sont l'énergie (18%), les transports (10%) et les technologies de l'information et de la communication (10%).
Globalement, 34% des investisseurs étrangers estiment que l'attractivité de la France va s'améliorer dans les cinq prochaines années. Un chiffre largement inférieur aux niveaux britannique (54%) et allemand (49%). Les principales critiques des investisseurs sont relatives à la fiscalité, au coût du travail et à l'environnement juridique des affaires.
Parmi les nouveaux ressorts de l'attractivité de la France identifiés par Ernst & Young : les métropoles françaises. Lyon arrive en tête du classement des métropoles les plus attractives (57%). Viennent ensuite Marseille-Aix-en-Provence (21%) et Lille (20%), qui est la seule métropole à avoir gagné du terrain (plus 7 points). "Ensemble (avec Toulouse, Bordeaux, Strasbourg ou encore Nice), cette nouvelle génération de pôles industriels et tertiaires, scientifiques et culturels, témoignent du modèle urbain à la française, fait de performance, de dynamisme et d'équilibre", souligne le baromètre.