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La France propose l'inscription de la montagne Pelée au patrimoine mondial de l'Unesco

Barbara Pompili (Transition écologique), Sébastien Lecornu (Outre-Mer) et Bérangère Abba (Biodiversité) ont annoncé, dans un communiqué du 26 février, "soutenir la candidature des volcans et forêts de la montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial, portée par la collectivité territoriale de Martinique et le parc naturel régional de la Martinique". Le même communiqué précise "le dossier de candidature a été déposé officiellement par la France auprès de l'Unesco", après arbitrage du président de la République. La démarche relève normalement du ministère de la Culture, correspondant privilégié de l'Unesco, qui ne s'est toutefois pas encore exprimé sur le sujet.
Les volcans et forêts de la montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique succèdent donc – comme candidats – au phare de Cordouan et à la ville de Nice "capitale du tourisme de riviera", qui s'était faite au détriment de la candidature de la montagne Pelée (voir nos articles ci-dessous du 5 février 2019 et du 20 janvier 2020). La candidature de la montagne Pelée devrait être examinée, sous réserve de l'avis des experts de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), lors de la 45e session du Comité du patrimoine mondial, en juillet 2022.
Sans surprise, la candidature est a priori déposée au titre du patrimoine naturel, même si elle comporte une forte dimension historique et culturelle avec l'éruption de la montagne Pelée en 1902 qui rasa entièrement la ville de Saint-Pierre et fit plus de 30.000 victimes. La démarche en vue de l'inscription a été engagée dès 2012, avant d'être intégrée à la liste indicative de la France en juin 2014, sorte d'antichambre de la candidature. À l'origine, elle regroupait cinq sites dispersés, incluant aussi les presqu'îles de la Caravelle et du Sud-Ouest, ainsi que le Rocher du Diamant, tous situés au sud de l'île. Mais, pour les sites relevant du patrimoine naturel, l'Unesco ne se montre pas favorable aux sites dispersés. 
Les ministres soulignent que "ces aires volcaniques hébergent le continuum forestier le plus diversifié et le mieux conservé des Petites Antilles, allant du littoral jusqu'aux sommets, intégrant des exemples de forêts humides très anciennes". "Elles abritent les types forestiers les plus représentatifs des Petites Antilles et près de 90% de ses espèces arborées. Le bien héberge une flore et une faune exceptionnelles, avec le nombre d'espèces endémiques végétales le plus important des Petites Antilles, impliquant une responsabilité de conservation au niveau mondial", poursuivent-ils. Autre élément qui pourrait plaider en faveur du dossier : le site, qui s'étend sur 15.000 hectares, est situé au sein du parc naturel régional de la Martinique et bénéficie de mesures de protection (dont trois réserves biologiques intégrales), ainsi que d'un plan de gestion associant l'État, les collectivités et l'ensemble des partenaires. Le site a, en outre, obtenu le label national "Forêt d'exception" en juillet 2019.

 

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