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Personnes âgées - La loi sur la dépendance prête "avant la fin de l'année"

Intervenant le 25 janvier à Lille devant le congrès de l'Uniopss, François Hollande a apporté plusieurs précisions sur la réforme de la dépendance. Il a tout d'abord affirmé que celle-ci "sera prête d'ici la fin de l'année". D'ici là, "il y aura une grande concertation avec les associations et nous trouverons à ce moment-là les conditions pour la financer".

Intervenant le 25 janvier à Lille devant le congrès de l'Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux), François Hollande a apporté plusieurs précisions sur la réforme de la dépendance. Il a tout d'abord affirmé que celle-ci "sera prête d'ici la fin de l'année". D'ici là, "il y aura une grande concertation avec les associations et nous trouverons à ce moment-là les conditions pour la financer".
Dans le contexte budgétaire actuel, le chef de l'Etat prépare aussi les esprits à une réforme relativement modeste. Il a ainsi déclaré vouloir tenir "une parole de vérité : nous avons des finances publiques qui sont dans un état difficile, des déficits qu'il nous faut résorber, une dette qu'il convient de maîtriser. Nous faisons cet effort à travers des prélèvements et des économies - comment imaginer que nous pourrions d'un seul coup trouver les euros que nous cherchons ailleurs pour financer la dépendance". Il a également affirmé que "cela ne se fera pas en un seul jour", en d'autres termes que "nous étalerons cet effort sur l'ensemble du quinquennat". Si le chef de l'Etat n'a donné aucun détail sur le contenu de la future loi, il a cependant réaffirmé que "nous devrons trouver des recettes qui soient celles de la solidarité", semblant ainsi écarter tout recours aux assurances. Pourtant, François Hollande a également indiqué qu'"il y aura le partage entre la solidarité nécessaire parce que nous sommes un pays de cohésion sociale, et la responsabilité individuelle, personnelle, indispensable. Parce qu'il faut qu'il y ait la participation de chacun à l'effort". Une participation qui pourrait donc prendre la forme d'un prélèvement sur les revenus des retraités, pérennisant ainsi la taxe instaurée dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 et qui sera perçue à compter du 1er avril au taux de 0,3%.
Dans son intervention, François Hollande a également évoqué un sujet moins attendu : le coût des maisons de retraite. Selon lui, "de nombreuses familles renoncent, faute de moyens financiers, à placer - comme l'on dit - un de leur parent en établissement. Les prix de journée ont considérablement augmenté, d'abord par la qualité des services qui sont rendus, par les aménagements, par les équipements qui ont été créés". Le chef de l'Etat a même cité le prix d'une journée dans un établissement de bonne qualité , qui "varie entre 50 et 60 euros, parfois davantage. Ce qui revient à dire que les restes à charge sont considérables et pour une pension de retraite, quelques fois, n'y suffisent plus". Dans ces conditions, c'est l'aide sociale à l'hébergement - financée par les départements - qui peut intervenir, mais avec un appel à l'obligation alimentaire ou à la récupération sur succession, qui peut dissuader les intéressés. La solution proposée à cette difficulté est toutefois restée assez floue, le chef de l'Etat indiquant : "On a donc là une clarification des règles, parce que je veux qu'il y ait une régulation nationale et en même temps le souci qu'il y ait cette solidarité familiale, mais qui ne soit pas poussée jusqu'à l'extrême." De son côté, dans le prolongement du discours présidentiel, Michèle Delaunay - la ministre déléguée chargée des personnes âgées - s'est faite plus précise en évoquant un possible encadrement des tarifs d'hébergement des maisons des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), sur le modèle de l'encadrement des loyers.