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Transports - La Normandie va commander 40 trains à Bombardier pour remplacer ses Intercités obsolètes

La région Normandie s'apprête à commander quarante trains au groupe Bombardier pour remplacer ses trains Corail Intercités, a annoncé le président de la SNCF, Guillaume Pepy, lors de sa venue à Rouen le 20 octobre. "Le 23 novembre, la région va commander, avec de l'argent qui vient de l'Etat, soit 720 millions d'euros, 40 nouveaux trains pour changer les Corail qui existent aujourd'hui sur les lignes Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg", a déclaré Guillaume Pepy. "Les Corail ont 40 ans et sont obsolètes. Les nouveaux trains arriveront fin 2019", a-t-il ajouté au cours d'un débat avec des décideurs sur le thème de la mobilité.
"Ces trains seront des Omneo premium à deux étages du groupe Bombardier", a précisé à l'AFP le vice-président de la région Normandie, chargé des Transports, Jean-Baptiste Gastinne. "Nous attendons toutefois un rapport de la SNCF sur la possibilité pour ces trains d'accéder aux quais de la gare de Paris Saint-Lazare", a-t-il ajouté. La Normandie a réclamé à la SNCF des quais dédiés pour ses trains à Saint-Lazare, ce qui n'est pas encore le cas pour l'ensemble d'entre eux. Concurrent d'Alstom, Bombardier, qui construit ses trains à Crespin (Nord), est le seul à pouvoir proposer rapidement un modèle adapté aux besoins de la Normandie.
Le conseil régional de Normandie a été le premier en France à prendre le contrôle des lignes de trains Intercités circulant sur son territoire. En avril dernier, un accord avait été passé au mont Saint-Michel entre le Premier ministre Manuel Valls et le président de la région, Hervé Morin (UDI), prévoyant qu'en échange d'un financement de l'Etat pour de nouveaux trains, la région normande prenne en charge l'exploitation des lignes ferroviaires de Normandie, y compris leur éventuel déficit.
Le 17 octobre, le président de Bombardier Transport France, Laurent Bouyer, avait indiqué être en "discussions avec la Normandie sur environ 40 rames". Il avait estimé en outre que la filiale française du groupe avait besoin de commandes "dans les six à neuf mois", pour éviter "une situation sociale extrêmement difficile".
Les nouveaux trains normands ne seront toutefois pas tellement plus rapides que les vieux Corail, étant donné qu'ils empruntent en région parisienne le réseau congestionné entre Mantes-la-Jolie et la capitale sur lequel ils sont ralentis. Une ligne nouvelle, la LNPN (Ligne Nouvelle Paris-Normandie) est prévue à l'horizon 2030, pour réduire les temps de parcours entre la capitale et une région trop proche pour nécessiter des TGV qui n'auraient pas le temps de se lancer à leur vitesse maximale.
Une réunion du comité de pilotage (Copil) a eu lieu jeudi soir à la préfecture de Normandie à Rouen pour sélectionner trois projets de tracés. Une décision finale sur un seul tracé sera prise en 2017. "Une telle ligne nécessite 5 ans de débats, 5 ans d'études techniques et 5 ans de travaux", a indiqué Guillaume Pépy.