La qualité de vie au travail, un enjeu d’attractivité pour les territoires

Face aux transitions à l’œuvre, numérique, démographique, écologique ou plus globalement économique, Régions de France et l’Anact ont choisi de mettre l’accent sur le rôle des conditions de travail dans l’attractivité des territoires.

"La qualité de vie au travail est une dimension essentielle de l’attractivité des territoires." C’est ce que Frédéric Potier, délégué général de Régions de France, a tenu à rappeler en ouverture d’un webinaire organisé jeudi 27 novembre en partenariat avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Les régions, a-t-il ajouté, sont "convaincues" du rôle que doit jouer "l’amélioration des conditions de travail pour attirer les compétences dans les entreprises et dans les territoires". En la matière, l’échelon régional est pertinent par nature, car il est "ancré dans la réalité concrète des territoires et des personnes".

Destiné à présenter plusieurs initiatives en cours dans quatre régions métropolitaines, ce premier webinaire a vocation à n’être que le premier d’une longue série, a complété Caroline Gadou, directrice générale de l’Anact. Une agence rattachée au ministère du Travail et assurant une présence régionale. "L’enjeu consiste à mettre en valeur des réalisations communes", des projets dans lesquels tant les services des régions que ceux décentralisés de l’Anact unissent leurs forces. Car face aux enjeux nouveaux des transitions numérique, démographique ou encore écologique, agir par le prisme des conditions de travail "contribue directement aux politiques territoriales" en matière d’emploi et de formation, a-t-elle souligné. "Nous devons penser ensemble toutes ces questions et ne pas dissocier emploi et conditions de travail", a fortiori "dans la réalité complexe des entreprises aujourd’hui".

Un panel d’initiatives prises en régions

Parmi les projets mis en lumière au cours de ce webinaire, on peut retenir la mise en place en région Occitanie d’un outil d’autodiagnostic, "Quali’Occ RH", qui permet aux entreprises et aux acteurs qui la composent "de s’autoévaluer et de dialoguer pour, in fine, améliorer le travail et l’attractivité" des organisations concernées. Lancée en mars 2022, l’initiative s’inscrivait alors dans une démarche post-Covid, ont expliqué ses promoteurs, en parallèle de la mise ne place d’un pacte pour l’embauche régional destiné, lui aussi, à renforcer l’attractivité des entreprises du territoire.

En région Centre-Val de Loire, le constat de difficultés récurrentes d’attractivité et de fidélisation des salariés émanant des entreprises, ont amené la région et l’Aract à élaborer un plan d’action en plusieurs phases, "dans une logique de onboarding" qui amène les entreprises à envisager l’intégration de leurs collaborateurs sur un process long, depuis l’embauche jusqu’à la sortie de l’entreprise, avec au cœur du dispositif les enjeux de qualité de vie au travail.

De leur côté, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine ont porté conjointement une dynamique associée au monde agricole visant à prévenir et anticiper "les bouleversements climatiques" qui contraignent les exploitants agricoles sur la question de la santé au travail, au-delà de toutes les autres dimensions affectées. L’accent a notamment été mis, ont expliqué les représentants des deux territoires, sur l’organisation du travail.

Enfin, en région Hauts-de-France, IA et conditions de travail ont fait l’objet d’un projet destiné à soutenir les entreprises face aux mutations engendrées par l’irruption de l’intelligence artificielle et à la numérisation de l’économie au sens large.  Avec pour ambition assumée de "mettre l’IA au service de l’intelligence au travail".

"L’amélioration des conditions de travail est un élément stratégique et un levier puissant"

Sur toutes ces dimensions, François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire et président de la commission éducation, orientation, formation et emploi de Régions de France, estime ces réflexions collectives nécessaires : "On ne cernera pas cette problématique seulement par des calculs arithmétiques ; il faut comprendre les forces à l’œuvre, les motivations des salariés et de leurs employeurs." Des salariés, s’agissant des plus jeunes, dont le manque de motivation souvent pointé du doigt ne reflète pas la réalité, a-t-il insisté, préférant mettre en avant une quête de sens plus exacerbée que pour les générations précédentes.

Résultat des courses, ce sont les politiques régionales en la matière qui doivent s’adapter : "Aujourd’hui, si l’on se contente de faire tourner la machine à formation, on ne s’en sortira pas ! L’amélioration des conditions de travail est un élément stratégique et un levier puissant", a expliqué François Bonneau, pour attirer des compétences, renforcer l’attractivité des métiers et des territoires, et juguler une problématique démographique dont les premiers effets commencent à se faire ressentir sur un marché du travail dont la principale caractéristique de ces dernières décennies, le chômage de masse, tend à s’effacer. François Bonneau en est convaincu, "chacun, les entreprises en premier lieu, doit s’interroger sur ces questions".

 

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