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Patrimoine - Le Centre des monuments nationaux : un centenaire qui se porte bien

Il y a cent ans, à moins de trois semaines du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le Journal officiel publiait la loi du 10 juillet 1914 portant création d'une Caisse nationale des monuments historiques et préhistoriques. Ce texte couronne alors une période d'intense activité législative et réglementaire en faveur du patrimoine avec en particulier, quelques mois plus tôt, la loi du 31 décembre 1913 relative aux monuments historiques et à leurs abords, considérée comme le premier véritable texte cohérent de protection du patrimoine (voir notre article ci-contre du 4 septembre 2013).

Près de cent monuments et sites gérés

Une loi du 2 mai 1930 transforme l'établissement en une Caisse nationale des monuments historiques, préhistoriques et naturels et des sites, la protection étant désormais étendue aux sites et aux monuments naturels. Puis, deux décrets du 30 juin 1965 - le ministre de la Culture s'appelle alors André Malraux - créent la Caisse nationale des monuments historiques et des sites (CNMHS). Le 21 avril 2000, un autre décret crée Monum-Centre des monuments nationaux, avant de céder la place à partir de 2007 à l'actuel Centre des monuments nationaux (CMN).
Cent ans après sa création, le CMN gère 97 monuments et sites répartis sur tout le territoire. Ceux-ci vont de lieux célébrissimes, connus des touristes du monde entier - Arc de triomphe, Mont-Saint-Michel, cité de Carcassonne, Sainte-Chapelle, châteaux d'Azay-le-Rideau ou d'Angers, alignements de Carnac... -, à d'autres plus discrets, mais tout aussi intéressants comme le site archéologique de Montcaret (Dordogne), la villa Cavrois (Nord) ou la maison d'Ernest Renan à Tréguier (Côtes-d'Armor). Sans oublier les deux derniers sites à avoir rejoint la liste : l'Hôtel de la Marine sur la place de la Concorde et le fort de Brégançon (Var).

Une fréquentation à la hausse

Au fil des ans, le CMN est passé d'une action fondée avant tout sur la préservation du patrimoine, à une approche plus dynamique, s'appuyant sur la mise en valeur des monuments et des sites et sur l'animation du territoire. Philippe Bélaval, son président, le définit aujourd'hui comme "un opérateur agile et efficace, structuré et solide, au service des ambitions patrimoniales de l'Etat".
Avec plus de 9,2 millions de visiteurs en 2013 (voir notre article ci-contre du 10 janvier 2014), le Centre des monuments nationaux revendique le titre de premier réseau culturel et touristique public français. Même si certains sites connaissent des difficultés temporaires - comme le Mont-Saint-Michel à la suite notamment des cafouillages sur les parkings -, la fréquentation des monuments et des sites est globalement à la hausse. En 2013, la progression du nombre de visiteurs était ainsi de 2%, après +0,4% en 2012 et +5,5% en 2011. La fréquentation bénéficie, entre autres, de l'impact des manifestations et des expositions temporaires organisées sur les sites.

Depuis 2007, une maîtrise d'ouvrage sur les travaux de restauration

Depuis quelques années, le CMN développe également une importante activité de publication, à travers les Editions du Patrimoine. Il assure surtout, depuis 2007, la maîtrise d'ouvrage de l'ensemble des travaux réalisés sur les monuments nationaux. Jusqu'alors, cette maîtrise d'ouvrage des travaux de conservation était assurée par les services déconcentrés du ministère de la Culture, le CMN se cantonnant aux travaux d'aménagement nécessaires à l'accueil des visiteurs.
Dans le cadre de cette nouvelle mission, le chantier le plus emblématique est sans doute celui - en cours - de la restauration du Panthéon. La première campagne, portant sur la coupole, le lanternon et le tambour avec sa colonnade, devrait s'achever en février 2015.