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Sport - Le Comité du supportérisme a été installé

"Le livre vert du supportérisme est totalement inconnu, le maire de Marseille ne le connaissait pas. Dans une ville qui abrite le mythique stade Vélodrome, c'est très surprenant." Ces propos d'Eric Berdoati, député-maire de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), pourraient à eux seuls suffire à justifier l'installation du Comité du supportérisme, ce vendredi 6 mai, par Chantal Jouanno, ministre des Sports. Publié en octobre 2010 sous la direction des sociologues Nicolas Hourcade (Centrale Lyon), Ludovic Lestrelin (université de Caen Basse-Normandie) et Patrick Mignon (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) (lire ci-contre notre article du 25 octobre 2010), le livre vert du supportérisme formulait des propositions d'actions pour le développement du volet préventif de la politique de gestion du supportérisme. Il visait par exemple à impliquer les collectivités territoriales, aux côtés des supporters et des clubs, dans des conventions définissant les droits et devoirs des supporters de football. Sept mois plus tard, l'installation du comité est donc la première déclinaison de ses propositions.

Une charte pour septembre

Fort de 38 membres issus des mondes sportif et universitaire, des ministères des Sports et de l'Intérieur, des médias et des collectivités locales, et présidé par Eric Berdoati, le Comité du supportérisme comprendra deux groupes de travail. Le premier travaillera sur les aspects juridiques du dossier, pour mettre en place "des règles de vivre-ensemble" autour d'une charte attendue pour septembre 2011. "Il s'agira d'un outil et pas uniquement d'une démarche intellectuelle, à disposition de tous ceux qui voudront se l'approprier, un outil transversal qui ne soit pas la démarche d'un seul club dans sa problématique personnelle", plaide Eric Berdoati. Le second groupe travaillera à l'identification des réseaux et des problématiques. "Identifier les acteurs, ça a l'air idiot, mais c'est une difficulté aujourd'hui. Si on veut aller dans telle ville, on va voir qui ? Le maire, le président du club, un président des supporters ? Et quels sont les groupes de supporters représentatifs ?", s'interroge Eric Berdoati.

Remettre les élus "dans le dispositif"

Pour Localtis, le président du comité du supportérisme est enfin revenu sur le rôle des élus locaux dans la gestion des supporters : "Les collectivités locales avaient probablement été oubliées dans la gestion des supporters alors qu'elles ont un grand rôle à jouer. Ce sont souvent elles qui ont la propriété des équipements, qui les ont installés et qui sont soumises à certains nombre de difficultés, par exemple quand on voit les effectifs de police qu'il faut autour d'un stade ou les problèmes de circulation. En tant que maire de Saint-Cloud, je vois bien ce qui se passe au parc des Princes à chaque match. Sans forcément qu'il y ait de débordements, la vie de la cité est durant un temps bouleversée. Ça ne peut pas se faire contre les maires et les élus locaux. Certains sont passionnés et vont spontanément s'y intéresser mais d'autres s'en désintéressent, il faut les remettre dans le dispositif."
Outre la charte, le livre vert prévoyait encore que les collectivités territoriales puissent "faire office de médiateur dans les relations entre le club et ses associations de supporters", par exemple à travers des conventions tripartites locales associant commune, club et supporters. Il envisageait aussi la désignation d'un élu "identifié comme responsable des questions liées aux supporters". Dès lors qu'un premier pas a été franchi avec l'installation du Comité du supportérisme, il n'est plus exclu de penser que ces autres préconisations pourront voir le jour.

 

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