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Transports - Le Gart maintient le cap sur les politiques alternatives à l'automobile

Le 14 janvier, lors de la cérémonie des voeux du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), Louis Nègre, son nouveau président, a annoncé le lancement d'un tour de France des réseaux locaux en vue de bonifier leurs bonnes pratiques et d'optimiser les ressources existantes.

Un grand cru mais à l'arrière-goût somme toute amer. L'année 2014 a été marquée sur sa fin par une alternance politique inédite au sein du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), qui a vu à sa tête Louis Nègre, sénateur UMP des Alpes-Maritimes et premier vice-président de Nice Métropole, remplacer le sénateur maire PS de Strasbourg, Roland Ries. Juste avant Noël, la liste des 99 projets retenus dans le cadre du troisième appel à projets "Transports collectifs et mobilité durable" a aussi apporté un peu d'air frais dans un secteur morose. "Ce déblocage des 450 millions d'euros de subventions de l'Etat pour financer une centaine de projets de TCSP et de mobilité durable est une véritable bouffée d'oxygène pour notre économie", confirme Louis Nègre.
Mais l'année passée restera aussi gravée dans les mémoires comme celle ayant vu sombrer le dispositif de l'écotaxe poids lourds et, par-delà, selon Louis Nègre, "le principe pollueur-payeur, pourtant inscrit dans la charte de l'environnement ayant portée constitutionnelle". Face au nouveau mécanisme de prélèvement précipitamment mis en place pour renflouer les caisses de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) - une taxe transitoire de 4 centimes sur le diesel des routiers et de 2 centimes pour les particuliers – le Gart promet de rester vigilant. "Vous avez ma parole que le budget annuel de l'Afitf sera garanti jusqu'en 2017 pour atteindre 1,9 milliard d'euros. Le gouvernement s'y engage, et ce même si d'ici juin prochain d'autres solutions de financement sont susceptibles d'émerger, à l'issue du dialogue en cours avec les transporteurs routiers", a ajouté Alain Vidalies.

Dépénalisation du stationnement

Passé maître dans l'art de rassurer les troupes, le secrétaire d'Etat aux Transports, a convoqué son expérience d'élu local -   au conseil général des Landes jusqu'en 2012 avant de devenir député – pour évoquer l'un des grands chantiers de cette année, la mise en œuvre de la dépénalisation du stationnement, qui permettra à terme aux maires de fixer eux-mêmes le montant des amendes : "Dans les petites communes, l'annonce du montant du produit des amendes reversé au conseil général, redistribuant ensuite l'argent pour des projets notamment de sécurité routière, a toujours été un moment bien perçu par les contribuables, qui n'avaient plus l'impression d'avoir payé pour rien. Il faudra veiller à ce que ce nouveau dispositif prenne lui aussi du sens". De la pédagogie reste donc à mettre en œuvre pour l'expliquer. "Nous nous y attellerons cette année", assure Louis Nègre. Lequel veut faire, - et le martèle -, "de la lutte contre la fraude une cause d'envergure nationale en 2015". "Avec le ministère de l'Intérieur, nous travaillons sur le sujet. Des mesures seront annoncées, notamment pour réduire le palier propre aux fraudes successives", a glissé le secrétaire d'Etat. L'élargissement du droit de communication dont dispose l'administration, à l'égard des contribuables eux-mêmes et applicable aux fraudeurs, doit aussi faire l'objet d'un débat avec les collectivités.

S'adapter au contexte

Louis Nègre a par ailleurs rappelé qu'après deux hausses successives de TVA en trois ans, "le secteur de la mobilité durable a largement payé sa contribution au redressement des comptes de la nation, sans doute dans des proportions excessives, compte tenu de son caractère essentiel aussi bien pour nos concitoyens que pour le bon fonctionnement de l'économie". Dès lors, la réduction des dotations de l'Etat laisse augurer un climat tout aussi austère : "Ce seront des investissements en moins dans les infrastructures et le matériel roulant – donc moins de couloirs de bus, moins de tramway, moins de TER ou d'autocars départementaux. Il faudra sans doute s'attendre également à une adaptation des services, avec probablement moins de dessertes dans les endroits moins fréquentés, et une moindre amplitude horaire", craint-il.