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Le vélo plus que jamais en mode actif

Le Club des villes et territoires cyclables attend beaucoup du Plan national vélo annoncé fin 2017 par la ministre des Transports. Il a rappelé ce 25 janvier ses priorités pour 2018, aux côtés du nouveau Club des élus nationaux pour le vélo.

Passer des paroles aux actes : c'est ce que le Club des villes et territoires cyclables attend du gouvernement en 2018. Il l'a affirmé ce 25 janvier à l'Assemblée nationale lors d'une conférence de presse commune avec le nouveau "Club des élus nationaux pour le vélo" qui réunit députés et sénateurs adeptes de la petite reine pour pousser les mesures en faveur de ce mode de transport. "Nous ferons en sorte que ce quinquennat soit celui du vélo", a ainsi assuré le député LREM du Val-de-Marne Guillaume Gouffier-Cha.
Pour son collègue Matthieu Orphelin (LREM, Maine-et-Loire), "il faut en faire une vraie priorité, y compris en investissements". "Mais le plus compliqué c'est le changement de pratique : il faut des mesures incitatives comme l'indemnité kilométrique vélo", a-t-il dit, appelant grandes entreprises, collectivités et même l'Assemblée nationale à la mettre en place pour leurs employés. Pour le député, "les parlementaires pourraient aussi montrer un peu plus l'exemple" en choisissant le vélo plutôt que la voiture pour des trajets d'un ou deux kilomètres.

Rester "vigilants"

"On sent une volonté politique forte au plus haut niveau de reconnaître un rôle important au vélo. Et cette parole va peut-être en 2018 se transformer en texte législatif ou en évolutions" réglementaires, a estimé le président du Club des villes et territoires cyclables, Pierre Serne, qui est aussi conseiller régional EELV d'Ile-de-France. "Mais nous restons vigilants. La question des financements est cruciale, de même que la traduction d'une volonté politique en stratégie nationale", a-t-il estimé, alors qu'un "plan national vélo" et un projet de loi d'orientation des mobilités sont attendus ce premier semestre. "Notre vraie crainte c'est que, même quand il y a conviction et des déclarations fortes comme celles de la ministre des Transports (Elisabeth Borne), il y a Bercy, qui souvent transforme des déclarations sincères en pas grand-chose", ajoute-t-il.
Les Villes et territoires cyclables ont ainsi été échaudés par le décret du 29 décembre 2017 relatif aux aides à l'acquisition ou à la location de véhicules peu polluants qui a restreint le champ des bénéficiaires de l'aide à l'achat de vélos à assistance électrique (VAE). Désormais accordée sous conditions de ressources, elle ne vise plus que les habitants de collectivités fournissant déjà des subventions. "Ce n'est pas très juste, notamment pour les personnes vivant dans les bourgs, les villages et le périurbain pour lesquelles cette prime à l'achet de VAE était un moyen d'encourager les mobilités actives", déplore Pierre Serne, qui espère une révision de ce dispositif censé remplacer les dispositions actuelles au 1er février.

Remédier aux coupures urbaines

Les Villes et territoires cyclables poussent aussi à la généralisation de l'indemnité kilométrique vélo. Ils appellent également au financement par l'Etat d'infrastructures, souvent lourdes, permettant aux pistes cyclables de franchir les coupures urbaines - noeuds routiers ou ferroviaires. Cette mesure permettrait selon eux de faire un bond dans l'usage du vélo. Selon Matthieu Orphelin, les mobilités actives devraient bénéficier pour la première fois d'une ligne spécifique dans le programme d'investissement préconisé par le Conseil d'orientation des infrastructures présidé par Philippe Duron, qui doit remettre son rapport définitif dans les prochains jours.