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Infrastructures de transport - Les élus du Sud-Ouest défendent bec et ongles le projet de LGV vers Toulouse

Pas touche à ma ligne à grande vitesse (LGV) : c'est le message qu'ont fait passer le 11 juillet plusieurs élus du Sud-Ouest après les propos tenus le même jour par le ministre délégué au Budget. Jérôme Cahuzac a en effet prévenu qu'il faudrait renoncer à certains projets d'infrastructures de transport programmés par le précédent gouvernement, notamment le coûteux prolongement de certaines lignes TGV, selon lui "pour un gain de temps marginal". Pour rappel, Bordeaux-Toulouse est le prolongement prévu de la LGV Tours-Bordeaux, dont le chantier a commencé début 2012. Ce réseau devrait notamment permettre de rejoindre Bordeaux depuis Paris en 2h05 d'ici 2017 et Toulouse en un peu plus de 3h00 après 2020.


"Nous sommes conscients que les finances publiques sont contraintes, mais la quatrième ville de France ne peut pas être tenue à l'écart du réseau européen de la grande vitesse. C'est une nécessité économique, une urgence écologique et une réponse aux attentes des usagers qui pourront rejoindre Paris en 3 heures au lieu de plus de 5 heures actuellement", a réagi le maire PS de Toulouse, Pierre Cohen. Il met en avant des études concluant à "l'intérêt économique et la rentabilité de cette ligne". De son côté, le président PS du conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, ne peut pas imaginer que la région et Toulouse puissent "rester en dehors du réseau à grande vitesse". Il a affirmé que Toulouse "est depuis longtemps considérée par la SNCF comme étant la destination la plus rentable" et conclu sur une note optimiste : selon lui, "le problème de financement du chantier entre Bordeaux et Toulouse ne se posera concrètement qu'à partir de 2017, dans 5 ans" et la crise économique sera passée. Le député UMP et ancien maire de Toulouse (2004-2008), Jean-Luc Moudenc, s'est joint au concert de protestations alors que la LGV sud-ouest via Bordeaux était "sur le point d'enfin aboutir". "Il serait particulièrement préjudiciable à l'économie locale de retarder encore l'arrivée du TGV à (Toulouse) alors que ce projet est porteur pour la croissance économique régionale. "Je déplore que le gouvernement (...) cherche à faire des économies sur des dépenses d'investissement d'avenir qui vont dans le sens du développement durable et qui sont favorables à notre économie. Je demande donc au gouvernement de ne pas remettre en cause l'arrivée de la LGV à Toulouse prévue au début des années 2020."

Le président PS de la région Aquitaine, Alain Rousset, est lui aussi monté au créneau. "Nous avons réaffirmé (...) l'enjeu de la ligne à grande vitesse" et même si Jérôme Cahuzac a évoqué "des contraintes",  "Aquitaine (et) Midi-Pyrénées ne peuvent pas être concernés", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion, prévue de longue date, avec les présidents des exécutifs aquitains.
Le prolongement vers l'Espagne "est non seulement une priorité mais c'est aussi une obligation internationale puisque l'Europe ne financera que s'il y a une jonction" avec l'Espagne, a-t-il poursuivi, soulignant que Toulouse était "l'un des poumons industriels de la France". "Qu'il y ait de la part du gouvernement des choix de priorité, ça me semble évident", a concédé Alain Rousset, affirmant toutefois n'avoir "pas vu dans les arrières-pensées" exprimées par Jérôme Cahuzac "ou d'autres ministres que la LGV Aquitaine soit mise en cause". "L'Aquitaine réaffirme, avec l'ensemble des exécutifs représentés ici sa volonté précise, incontournable, puissante" de voir se poursuivre les travaux "jusqu'à Toulouse et jusqu'à Hendaye" (Pyrénées-Atlantiques), a-t-il insisté. "A l'heure où l'Europe va mettre en place un programme de 140 milliards d'euros supplémentaires pour la croissance, on sait ce qu'apportent les infrastructures à l'emploi et à l'industrie", a-t-il encore fait valoir.