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Culture - Les mégalithes du Morbihan se lancent dans la course au patrimoine mondial

Avec la première réunion du conseil scientifique, le 14 avril, le dossier de l'inscription des mégalithes du Morbihan au patrimoine mondial de l'Unesco vient de franchir une étape importante et entre dans sa phase officielle. Présidé par le célèbre paléontologue Yves Coppens - originaire de Vannes -, le comité scientifique doit conseiller le gouvernement français sur la pertinence d'une telle candidature et sur la qualité du dossier. Si le comité se prononce en faveur de la candidature des mégalithes, il est très probable que le ministère de la Culture reprendra le dossier, afin de présenter officiellement cette candidature à l'inscription au patrimoine mondial.

Vingt-sept communes portent le projet

Le suspense est des plus réduits, puisque Yves Coppens ne cache pas son intérêt - sinon son enthousiasme - pour cette candidature. En outre, les alignements de Carnac - qui constituent une partie du site envisagé - figurent déjà, depuis 1996, sur la liste indicative française du patrimoine mondial de l'Unesco, sorte d'"antichambre" de la véritable inscription.
Le dossier a été véritablement lancé au début de 2012, avec la création de l'association "Paysages de mégalithes de Carnac et du Sud Morbihan", qui porte la candidature. Celle-ci regroupe l'Etat - qui gère le site de Carnac par le biais du Centre des monuments nationaux - et 27 communes, possédant toutes des sites mégalithiques. Depuis 18 mois, l'association mène un travail d'état des lieux du patrimoine connu, composé de près de 550 sites mégalithiques, identifiés en 2010 par la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Ce travail est mené sous la supervision scientifique du service régional d'archéologie de la Drac de Bretagne.

Un site exceptionnel, mais des concurrents sérieux

Le site présente une richesse exceptionnelle, pratiquement sans équivalent dans le monde. Il regroupe en effet un très grand nombre de mégalithes, vestiges de monuments funéraires ou cultuels érigés entre 4.000 et 6.000 ans avant Jésus-Christ. Le seul site de Carnac - le plus connu, mais qui n'est qu'une composante de la candidature - compte ainsi 4.000 menhirs répartis sur près de quatre kilomètres et quarante hectares. Ces sites, antérieurs aux premières traces écrites et orales connues, "révèlent les prouesses techniques et artistiques des bâtisseurs du Néolithique, qui se sont sédentarisés, organisés, et ont su composer avec leur environnement pour ériger de tels monuments".

D'autres candidatures tout aussi redoutables

Si la candidature dispose ainsi de solides atouts, le parcours à venir n'aura rien d'une sinécure. L'association ambitionne de présenter le dossier de candidature d'ici à trois ans. Mais, malgré ce délai réaliste, il faudra affronter d'autres candidatures tout aussi redoutables et qui tendent d'ailleurs à se multiplier (voir nos articles ci-contre et notre encadré ci-dessous). La question des priorités devrait donc se poser rapidement, d'autant que la France ne peut, en principe, déposer qu'un dossier par an.
L'enjeu est de taille, notamment sur le plan touristique. Le site de Carnac est aujourd'hui le plus fréquenté du Morbihan, avec environ 600.000 visiteurs par an et 34.000 pour le musée de la Préhistoire de Carnac. En cas d'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, la fréquentation pourrait passer à un million de visiteurs par an, soit une augmentation de 40%...

Jean-Noël Escudié / PCA

Jean-Jacques Aillagon embauché pour inscrire la promenade des Anglais au patrimoine mondial de l'Unesco

L'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a été embauché au cabinet du député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, pour préparer le dossier de candidature de l'emblématique promenade des Anglais au patrimoine mondial de l'Unesco, a indiqué dimanche la mairie. Il prendra la tête d'une commission chargée de cette candidature.
Ce projet d'inscription au patrimoine de l'Unesco avait été annoncé fin 2012 par Christian Estrosi. La promenade des Anglais, commencée en 1822, constitue le premier aménagement urbain destiné à favoriser les loisirs balnéaires, argue la mairie de Nice. Son aménagement a réconcilié la ville et la mer, à travers une promenade et non une voie utilitaire. D'autres sites côtiers du monde comme Copacabana à Rio, le Malecon à La Havane ou Venice Beach à Los Angeles se seraient inspirés de la pionnière azuréenne.
Le dossier de candidature devra être déposé auprès du gouvernement français, qui jugera de sa pertinence au regard des critères développés par l'Unesco et pourra le déposer sur le bureau du comité du patrimoine mondial.

AFP

 

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