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Attractivité - Les premiers pas de l'Agence d'attractivité de l'Alsace

L'Alsace a décidé de fusionner ses structures de prospection économique et de promotion touristique en une Agence d'attractivité de l'Alsace (AAA) destinée à valoriser le territoire sous ses différentes dimensions. La fusion a déjà permis de faire des économies. Le conseil régional espère valoriser davantage les innovations du territoire à travers cette nouvelle agence.

Cela fait plus d'un mois à présent que l'Agence d'attractivité de l'Alsace (AAA) fonctionne. "Globalement nous sommes confiants, et cela prend en termes d'intérêt", souligne François Mengin-Lecreulx, adjoint au directeur général des services du conseil régional d'Alsace.
L'agence a été créée en mars 2014. Elle est issue de la fusion du Comité régional du tourisme (CRT), d'Alsace international (AI) et de la mission chargée de déployer la marque Imaginalsace. Il s'agit d'une première en France. "La stratégie d'attractivité se fonde sur le lien étroit entre les actions de prospection économique et les actions de promotion touristique, explique François Mengin-Lecreulx. Quand on fait venir une société japonaise, il y a bien sûr des questions d'infrastructure, de coût du travail mais aussi de qualité de l'environnement et du bien-vivre sur le territoire." L'objectif de la nouvelle agence réside bien là : disposer d'une structure qui fasse le lien entre les deux domaines, économique et touristique. Le projet permet aussi de dépasser l'échec du référendum alsacien qui a eu lieu en avril 2013. La fusion du conseil régional d'Alsace avec les deux conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin était proposée mais le "non" l'a emporté. "C'est important de montrer que le plan prévu à l'origine n'a pas pu fonctionner mais que sur le plan opérationnel la question continue à se poser, comment faire mieux en resserrant les rangs", explique Philippe Choukroun, directeur de l'Agence d'attractivité de l'Alsace.
La gouvernance de l'agence associe ainsi les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, les villes et agglomérations de Colmar, Mulhouse et Strasbourg, les chambres consulaires et bon nombre de partenaires du CRT et d'AI.
Rassemblant une cinquantaine de personnes, l'agence est dotée de 6,3 millions d'euros, issus du regroupement des financements régionaux existants. Et la mutualisation des moyens des différentes entités qui la composent facilite les économies. "Grâce à la fusion, nous avons déjà fait entre 500.000 et 600.000 euros d'économies, qui correspondent à des frais de fonctionnement en moins", assure François Mengin-Lecreulx.

Une "stratégie de rayonnement et d'influence" de l'Alsace

Dans ses actions, l'agence envisage de travailler de manière étroite avec les agglomérations, et notamment Strasbourg et Mulhouse, qui lui serviront de relais. "Ce sont ces partenariats qui donnent du poids et de la légitimité à l'agence", détaille Philippe Choukroun. Quant aux chambres de commerce et d'industrie (CCI), les choses sont aussi assez claires. L'agence a toute la compétence de développement international, sans restriction, mais ce sont les CCI qui exercent cette fonction, dans une forme de sous-traitance. "Et cela se passe bien, chacun tient son rôle", précise François Mengin-Lecreulx.
Les missions principales de la nouvelle agence sont la prospection d'investisseurs économiques étrangers, l'aide au développement international des entreprises alsaciennes, mais aussi la promotion de l'Alsace, la mise en oeuvre de la politique régionale de tourisme définie par le conseil régional, et la gestion de la marque partagée Imaginalsace et du nom de domaine ".alsace".
L'objectif à moyen terme est aussi de faire monter en puissance l'agence sur des problématiques bien spécifiques. "Il faut attirer des investisseurs étrangers sur des segments de marché qui ne seraient pas constitués en Alsace, ou sur des segments où il y a des besoins de sous-traitance locale. La valorisation de l'innovation est aussi un thème important. En Alsace, il y a beaucoup d'innovations issues des instituts de recherche mais elles n'aboutissent pas toujours à des déclinaisons de produits… En faisant le lien avec le tourisme, on espère sortir d'une approche purement économique, pour être dans une stratégie de rayonnement et d'influence de notre territoire", détaille François Mengin-Lecreulx.
Au-delà des atouts de la démarche en termes de promotion du territoire, le conseil régional est fier de porter une telle innovation. "Nous sommes les premiers au niveau national, nous espérons que d'autres suivront, souligne François Mengin-Lecreulx. Et le fait que le gouvernement ait aussi pris le principe de regrouper le commerce extérieur et le tourisme au Quai d'Orsay nous donne aussi une certaine fierté !"
Quant aux objectifs de l'agence, "nous nous refusons encore à faire cet exercice, car il faut d'abord créer cet esprit de mobilisation générale", précise Philippe Choukroun.

 

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