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Bois - Les régions s'engagent dans le contrat de la filière bois

Le gouvernement, les professionnels du bois et les régions ont signé, mardi 16 décembre, un contrat de filière pour ce secteur qui connaît un déficit commercial de 5 milliards d'euros. Le contrat a été signé par quatre ministres, le président de l'Association des régions de France (ARF), Alain Rousset, et le président de France Bois industries entreprises, Luc Charmasson, au cours de la séance plénière du comité stratégique de la filière.
Ce contrat s'inscrit dans une série de mesures déjà prises depuis 2013 pour relancer le secteur : lancement d'un plan national d'action pour l'avenir des industries de transformation du bois (PNAA), puis du plan Industries du bois destiné à promouvoir l'utilisation du bois dans la construction d'immeuble de grande hauteur, faisant partie des 34 plans de la nouvelle France industrielle d'Arnaud Montebourg, programme national de la forêt et du bois (PNFB) créé par la loi pour l'avenir de l'agriculture, l'alimentation et la forêt. Par ailleurs, le comité stratégique de la filière bois a été installé en mars 2014 au sein du Conseil national de l'industrie.
Le contrat vise à relancer la compétitivité de la filière et définit une "stratégie de long terme" associant tous les professionnels, des exploitants aux industries de l'ameublement, de la papeterie au bois énergie, en passant par les industries de transformation.
Le contrat repose sur neuf priorités visant à mieux coordonner les professionnels entre eux, alors qu'une grande partie des grumes produites en France sont exportées avant de revenir une fois transformées à l'étranger, sous forme de meubles notamment. Le gouvernement rappelle qu'avec 16 millions d'hectares dans l'Hexagone et 18 millions d'hectares en Outre-Mer, la France a la deuxième surface boisée d'Europe. Elle produit 85 millions de mètres cubes de bois par an, sachant que la moitié seulement est récoltée.
Côté financement, "les pouvoirs publics (gouvernement et régions) s'engagent à soutenir la mobilisation du bois", à travers le nouveau "fonds stratégique de la forêt et du bois" qui doit être doté de 30 millions d'euros, et l'élargissement du fonds Chaleur géré par l'Ademe, indique le gouvernement, dans un communiqué. A cela s'ajoutent les 40 millions de crédits du fonds Bois gérés par Bpifrance, pour aider les entreprises de transformation à se moderniser, les crédits des régions et ceux de l'Europe. A noter que, dans le cadre du plan national d'octobre 2013, les régions sont appelées à mettre en place leurs propres stratégies régionales.
Au total, l'Etat débloquera entre 60 et 70 millions d'euros en 2015 et 90 millions d'euros d'ici 2016, a résumé Stéphane Le Foll, mardi. Des moyens jugés cependant insuffisants par la Fédération nationale du bois (FNB) qui a refusé à la dernière minute de signer le texte. La FNB estime que la filière a besoin de 150 millions d'euros par an pendant dix ans.
"Nous estimons que l'approche industrielle du contrat de filière est porteur pour l'avenir de nos entreprises de travaux sylvicoles et forestiers", juge pour sa part, dans un communiqué, Gérard Napias, le président de Fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT), signataire du contrat. "Le contrat reconnaît les 8.000 entreprises de travaux forestiers réalisant 70% des travaux de sylviculture-reboisement et 80% des travaux d'exploitation forestière", précise la fédération qui pointe toutefois les "imperfections et le flou de certaines orientations" du contrat. Parmi les points de friction figure l'utilisation croissante du bois dans l'énergie, voulue par le ministère de l'Ecologie, source de tension dans la filière, notamment chez les papetiers qui y voient une concurrence.
Concernant le déficit commercial, Stéphane Le Foll a précisé qu'un processus de renchérissement des certificats phytosanitaires à l'exportation avait été engagé "pour essayer de limiter les exportations".