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Tourisme - Les Sables d'Olonne offrent le plein aux vacanciers

La hausse du prix de l'essence donne des idées aux acteurs du tourisme. La mairie et l'office du tourisme des Sables d'Olonne (Vendée, 15.500 habitants) viennent ainsi de prendre une initiative pour le moins originale afin d'assurer un bon démarrage de la saison touristique. Depuis le 22 juin et jusqu'au 8 juillet, l'office de tourisme propose en effet aux vacanciers séjournant au mois quatre nuits (petits déjeuners inclus) dans un hôtel ou autre hébergement à caractère marchand de la ville de rembourser leur plein d'essence, dans la limite de 70 euros. Depuis l'annonce de cette mesure, l'office du tourisme affirme être débordé par les appels de touristes intéressés. Le risque financier est pourtant limité, car les conditions sont strictes : le candidat au remboursement doit avoir réservé son hébergement uniquement par le biais du site internet de l'office du tourisme et présenter un ticket de caisse d'une station service daté du jour de début du séjour. Avec un investissement limité, l'impact médiatique est en revanche assuré. La ville des Sables d'Olonne est d'ailleurs coutumière du fait. Lors de la tempête qui a balayé toute l'Europe les 8 et 9 mars derniers, un cargo de 90 mètres de long s'était échoué sur la plage de la ville et y était demeuré une dizaine de jours avant d'être désenchoué à grand peine. L'office du tourisme avait aussitôt saisi l'occasion pour lancer une campagne de publicité en faveur de la cité, photo du cargo échoué à l'appui et accroche en rapport : "Les Sables d'Olonne, quand vous y aurez goûté, vous ne voudrez plus les quitter". L'initiative avait alors déjà valu à la ville de nombreuses retombées dans les médias.
Au-delà du "coup" marketing, l'opération de l'office du tourisme des Sables d'Olonne reflète aussi une inquiétude partagée par de nombreuses stations balnéaires et autres destinations de vacances. Celles-ci craignent en effet un possible impact négatif des hausses du prix de l'essence sur les séjours touristiques, notamment pour les stations les plus éloignées des grands centres urbains. L'enjeu est très loin d'être négligeable, dans la mesure où 75% des Français utilisent leur voiture pour partir en vacances. Et il ne s'agit pas là d'une crainte sans fondement, comme le montre l'exemple des Etats-Unis. Le récent "Livre beige" de l'administration américaine des Finances relève ainsi que le tourisme national semble marquer un certain recul, qui semble directement lié à la hausse importante du prix des carburants.

 

Jean-Noël Escudié / PCA