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Emploi - Les services à la personne vont entrer dans l'âge de la maturité

Le Salon des services à la personne a ouvert ses portes le 20 novembre 2008 porte de Versailles à Paris. Cette deuxième édition de l'événement réunit quelque 250 exposants, enseignes nationales, entreprises, associations ou encore distributeurs ou émetteurs du chèque emploi service universel (Cesu). Le salon a été l'occasion pour Laurent Wauquiez de faire le point sur le secteur et son avenir. "C'est un secteur extrêmement pourvoyeur d'emplois, a ainsi souligné le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, il devrait créer encore 100.000 emplois l'an prochain." Les services à la personne sont en effet à l'origine de 17% de la création nette d'emplois. En 2006, ils ont créé 103.000 emplois, 130.000 en 2007 et probablement le même nombre en 2008. Malgré les critiques du Conseil économique, social, et environnemental (CESE) sur la difficulté d'établir un bilan précis, les sources d'informations étant très diverses, une chose est sûre : le secteur crée de l'emploi, bien plus que les autres, hormis les emplois verts. En 2007, il a généré 14,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires. "On est sur un taux de croissance de plus de 10%", a précisé Bruno Arbouet, directeur général de l'Agence nationale des services à la personne (ANSP). Et si certains, comme Marie-Béatrice Levaux, présidente de la Fédération du particulier employeur (Fepem), craignent un retour en arrière concernant les mesures fiscales en faveur des services à la personne, la plupart des professionnels du secteur n'y croient pas. "Je ne vois pas comment le gouvernement pourrait venir rabioter des aides instaurées depuis tant d'années pour des services qui répondent aux besoins des Français", a souligné Jacques Manardo, président de la Fédération des entreprises de services à la personne (Fesp), qui se dit "heureux" de la croissance que vit son secteur, de la contribution à l'emploi qu'il apporte et, "heureux aussi d'avoir des pouvoirs publics qui se rendent compte de l'importance stratégique du secteur". Mais, si le lancement des services à la personne a plutôt bien commencé avec le plan I de Jean-Louis Borloo de 2005, "les acteurs économiques qui interviennent sur ce secteur ont besoin de lisibilité", a insisté Bruno Arbouet.

 

L'âge de la maturité

Après cette première phase de développement, l'enjeu est donc aujourd'hui de "stabiliser dans la durée et de structurer le secteur", d'après Laurent Wauquiez. Un enjeu qui doit être rempli par le plan II en cours d'élaboration. "Cette deuxième étape correspond à l'entrée dans l'âge de la maturité des services à la personne", a précisé le secrétaire d'Etat. Le plan suivra trois axes principaux. Premier axe : poursuivre la démocratisation des services à la personne. Actuellement neuf personnes sur dix sont potentiellement intéressées par ces services. Le gouvernement compte les aider à passer le cap en améliorant la solvabilité. L'idée consiste à assurer une avance financière aux ménages les plus modestes dès le premier jour de l'embauche. Autre axe de développement : améliorer la professionnalisation et la qualité du secteur. "On a un vrai effort à mener pour favoriser l'accès à la formation et structurer l'offre de formation", a insisté Laurent Wauquiez évoquant l'idée d'un "pack formation" mobilisable plus facilement. Enfin, troisième axe de ce plan II : la simplification. "Il y a encore trop de tracasseries administratives, trop de règles différentes, a-t-il souligné, il faut arriver à simplifier l'accès aux offres." Dans ce cadre, plusieurs pistes sont envisagées. Des réflexions sont en cours pour renforcer le Cesu préfinancé. En revanche, l'idée de recentrer les aides proposées vers la garde d'enfants et les personnes en perte d'autonomie, préconisée par le CESE dans son avis du 17 novembre 2008, n'est pas retenue. "C'est vrai que ce sont les deux ressorts principaux de croissance, mais en période de crise, tout est bon à prendre, on ne souhaite pas se limiter à ces deux champs", a précisé le secrétaire d'Etat. Quoiqu'il en soit, le gouvernement a compris l'intérêt de couver un des seuls secteurs, avec l'environnement, capable de créer de nombreux emplois. "C'est l'une de mes cinq priorités pour l'avenir", a assuré Laurent Wauquiez.

 

Emilie Zapalski