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Mobilité - Les transports du quotidien résistent à la crise

Le secteur des transports en France a été sensiblement affecté par la crise économique en 2012, selon une étude que vient de publier le Commissariat général au développement durable (CGDD). Le transport de marchandises a connu une forte baisse (-4,4% en tonnes-km). Tous les modes sont touchés, avec un recul du transport routier de marchandises de 4,3%, du transport ferroviaire de 5,9%, du transport fluvial de 1,6% et du transport par oléoducs de 9,9%. Les tonnages de marchandises traités dans les ports français ont en outre enregistré une nouvelle baisse de 3,6%, essentiellement due au repli du transport de produits pétroliers.
Côté transport de voyageurs, la croissance a connu un rythme ralenti (+0,3%). Elle n'a été que de 0,2% en voyageurs/km pour les véhicules particuliers, qui représentent 82,7% du transport intérieur de voyageurs. Les transports collectifs ont été plus dynamiques en 2012 (+1,1%) mais en recul par rapport à 2011, année marquée il est vrai par une nette accélération. Les autobus et autocars (+2%) ont contribué pour plus de la moitié à l'évolution des transports collectifs tandis que les transports ferrés (métro compris) ont fortement ralenti (+0,3% après +3,4% en 2011) et le transport aérien progressé moins vite qu'en 2011 (+4,1% après +5,9%).

Les transports collectifs "du quotidien" (transports urbains et sous convention des conseils régionaux en province) ont plutôt bien résisté à la crise. Les TER, qui ont pris une place importante dans les déplacements quotidiens domicile-travail et domicile-études ont progressé plus vite qu'en 2011 (+5,5%). Le transport collectif urbain a augmenté moins vite qu'en 2011 mais a maintenu son rythme de croissance décennale. L'écart se creuse toutefois entre les réseaux de province, plus dynamiques (+3,9%) et l'Ile-de-France (+2%) où le rythme de croissance est passé en dessous de celui observé sur la dernière décennie, ce ralentissement touchant autant les trains sous convention Stif* (y compris le RER hors RATP) que le transport de la RATP (RER, métro, bus et tramway). Après un rebond en 2011, le transport collectif de longue distance - ferroviaire et aérien - a reculé de 0,5%. "La baisse du transport ferroviaire interurbain 'classique' (-9,4%) n'est pas compensée par les lignes à grande vitesse dont la croissance s'interrompt, note le CGDD. Dans son ensemble, le transport ferroviaire interurbain recule de 1,4%." Par contre, le transport aérien intérieur a continué d'augmenter : la croissance est portée par le dynamisme accru des liaisons transversales (province-province) tandis que les liaisons radiales (Paris-province) reculent. Enfin, après deux années de hausse, la circulation routière a été quasi-stable en 2012 (+0,1% en voyageurs-kilomètre). Elle s'est contractée sur le réseau routier national (y compris les autoroutes concédées) alors qu'elle a progressé sur les réseaux secondaires et urbains.

Anne Lenormand

*Syndicat des transports d'Ile-de-France