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Police de quartier - Les Uteq : "Ce n'est pas plus de police mais mieux de police"

Spécialement conçues pour lutter contre les violences urbaines et rétablir le lien avec la population, les unités territoriales de quartier (Uteq) expérimentées en Seine-Saint-Denis, à Marseille et Toulouse depuis 2008 vont être étendues à une centaine de quartiers sensibles d'ici à 2011. Vingt-cinq d'entre elles seront installées dès 2009 (voir encadré). Premiers retours de terrain avec Xavier Lemoine, le maire de Montfermeil qui bénéficie d'une des toutes premières expérimentations.


Localtis : Depuis un an, Montfermeil bénéficie au côté de Clichy-sous-Bois d'une des premières expérimentations d'unité territoriale de quartier (Uteq). Qu'en pensez-vous ?

Xavier Lemoine :  C'est excellent. On a une vingtaine d'agents spécialement formés. Tous les mois, nous nous retrouvons, élus, bailleurs, transporteurs avec la police au sein de la cellule de veille de l'Uteq pour faire le point. Ce sont de très bonnes manières de travail. On organise également des réunions mensuelles avec la population et la police.

 

On a parlé de retour de la "police de proximité". C'est votre avis ?

X.L. :  Je ne m'intéresse pas aux mots. C'est beaucoup mieux, plus efficace et moins consommateur en hommes. On a une doctrine beaucoup plus appropriée qui repose sur une étroite collaboration entre les acteurs de la sécurité. Ce n'est pas plus de police mais mieux de police. Ce qui m'apparaît très important, c'est le correspondant de police qui a un rôle charnière dans le dispositif. Il traduit en langage police le ressenti réel et profond. Il est accepté par la maison et n'est pas vécu comme une ingérence, ce qui pourrait être le cas du maire.

Vous vous étiez assez opposé à la loi de prévention de la délinquance votée en mars 2007, notamment parce qu'elle exposait davantage le maire à la population sans lui donner de nouveaux moyens. Deux ans après, quel est votre constat d'élu ?

X.L. :  Je n'attends pas la loi pour mettre en œuvre une politique. J'agis. Etre au cœur d'un dispositif, c'est être le patron. Or, cette loi ne fait du maire ni le patron du commissaire ni de l'Education nationale ou des transporteurs. Au mieux, il est au centre d'une plaque tournante où sont menées des coopérations, des concertations entre les uns et les autres. Par ailleurs, les priorités de la police ne sont pas forcément celles du maire. En réalité, tout dépend de qui on a en face de soi, des relations personnelles que peuvent entretenir le maire et le commissaire.

Propos recueillis par Michel Tendil

 


Vingt-cinq nouvelles Uteq en 2009

Vingt-cinq nouvelles Uteq seront installées dans vingt-quatre villes en 2009 (Strasbourg en comptant deux) : Cergy-Pontoise, Combs-la-Ville, Corbeil, Nanterre, Orly, Mantes-la-Jolie, Rouen, Sartrouville, Villiers-le-Bel, Metz, Strasbourg (deux unités), Lille, Roubaix, Tourcoing, Rennes, Vénissieux, Vaux-en-Velin, Dijon, Grenoble, Nice, Montpellier, Bordeaux, Senon et Orléans.

Ces Uteq s'ajoutent à celles de la Courneuve, Saint-Denis, Clichy-Montfermeil, Marseille (deux unités) et Toulouse (trois unités).


 

 

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