L'IGN veut trouver des partenaires pour initier de nouveaux géocommuns

Le 17 janvier 2023, l'Institut géographique national (IGN) a lancé à Paris une concertation autour de la création de géocommuns. Des données géographiques sur des thématiques d’intérêt général pour lesquelles il reste à trouver des partenaires pour porter les projets.

Au-delà de ses missions de collecte et de maintien des données géographiques essentielles, l'Institut géographique national (IGN) a décidé de s’impliquer dans la création de géocommuns numériques, objets d’une "fabrique" créée au sein du vénérable institut. Les géocommuns sont comme l'explique l’IGN "des ressources produites collectivement par une communauté d'acteurs hétérogènes et gouvernée par des règles qui lui assurent son caractère collectif et partagé". Est-il envisageable d'appliquer le modèle d'OpenStreetMap à d'autres données géographiques d'intérêt général ? Tel était l'objectif de cette journée conclue en présence de Stanislas Guerini. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a salué une démarche qui poursuit un "objectif de décloisonnement et d’ouverture" et participant à une "autre façon de produire du service public".

Quatre thématiques

Quatre thématiques étaient soumises aux quelque 70 participants réunis par l’IGN (collectivités, ministères, associations, start-up…) :
- santé-environnement ;
- développement de l'énergie photovoltaïque ;
- grands événements et aménagement soutenable du territoire ;
- géodonnée au service de la médiation numérique.

Des domaines qui partagent beaucoup de points communs comme l'ont reconnu les rapporteurs des ateliers : abondance des sources de données et/ou des outils, manque de standard et d’interopérabilité des données et enfin, la préexistence d’une grande diversité d’acteurs privés, publics ou associatifs. Certains, comme sur les événements ou la santé imposent aussi de concilier sécurité des données et transparence démocratique. Enfin, dernière caractéristique et non des moindre, le rôle incontournable des collectivités territoriales dans ces quatre domaines.

Jeux olympiques de 2024, terrain d'expérimentation ? 

Côté propositions, l'idée de créer une plate-forme centralisant les données existantes, pour les croiser et les visualiser est avancée pour les thématiques santé environnement, cadastre solaire et événements. Le groupe positionné sur cette dernière thématique propose de faire des jeux olympiques et paralympiques de 2024 un terrain d'expérimentation de l’exploitation de la donnée (avant, pendant, après), ce qui suppose notamment d’accéder à des données de fréquentation très précises. Le groupe médiation numérique par la carte insiste de son côté pour promouvoir des outils accessibles au plus grand nombre et notamment aux petites collectivités dotées d’une culture de la donnée limitée. Enfin, aucun des quatre domaines ne part totalement d'une feuille blanche : il s’agit plutôt de "tirer parti du foisonnement". La priorité devrait donc être de recenser les données, outils ou plateformes existantes et de les faire connaître.

Trouver des porteurs de communs

Le pas d'après, celui du projet structurant pour aller un cran plus loin que l’existant, est en revanche plus compliqué. Car il ne faut pas s'attendre à ce que l'IGN, à l'origine de la concertation, fasse tout. "Dans les cinq fonctions associées à un commun - membre, contributeur, garant, opérateur, sponsor - nous n'en assumerons que les deux derniers", a indiqué Sébastien Soriano, le directeur général de l'IGN. L'Institut se veut "entremetteur de commun", mais seule la dynamique des acteurs concernés fera que des projets ambitieux pourront voir le jour. "Ce qu'il faudrait c'est une première avancée, même modeste, mais effective d'ici six mois", a suggéré un participant. En pratique, l'IGN devrait lancer de nouveaux appels à géocommuns, l'institut apportant un financement et un accompagnement humain, sur le mode du programme des start-up de territoire animé par l'ANCT.