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Risques naturels - L'OCDE va chiffrer l'impact d'une crue de la Seine

Les politiques de prévention des risques d'inondation en Ile-de-France sont-elles appropriées ? Quel serait l'impact d'une crue de la Seine ? Trois ans après avoir réalisé une étude sur le bassin de la Loire, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) se livre au même exercice pour mieux sonder l'impact économique qu'aurait une inondation dans la métropole francilienne.

C’est l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs - qui regroupe Paris, les départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et a la charge du maintien des débits de la Seine, de ses affluents et de la lutte contre le risque lié aux inondations – qui, en partenariat avec le ministère de l’Ecologie et le conseil régional d’Ile-de-France, a mandaté l'OCDE pour remplir cette mission d'étude sur l'impact économique d'une crue de la Seine. Pourquoi faire appel à l’OCDE ? Pour son expertise et sa neutralité, explique Frédéric Molossi, président de cet EPTB, qui voit là un moyen "d’ouvrir le débat à partir d’une base commune partagée, en vue de construire une politique de prévention".

Impact économique

L’objectif d’une telle étude est clair. "Elle va permettre d’objectiver le diagnostic et d’avancer en termes de gouvernance", précise Frédéric Molossi. Il ajoute qu’elle aidera à imaginer des pistes de financement. Qui devront être à la hauteur de l’enjeu, forcément essentiel. En moyenne, les zones inondables franciliennes sont urbanisées à 40%, ce chiffre atteignant 90% en petite couronne et zone centrale. Une crue de l’ampleur de celle de 1910, malgré les quatre lacs-réservoirs construits, toucheraient 4 à 5 millions de personnes et près de 170.000 entreprises. De précédentes études ont chiffré les dégâts potentiels à 30 milliards d’euros, à comparer aux 120 millions d’euros d’investissements à réaliser sur les moyens de prévention. L’étude doit durer un an, pour un coût de 153.000 euros. Son financement est assuré à 20% par l’EPTB, 40% par l’Etat et 40% par la région Ile-de-France.