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Logement - Mal-logement : la France au dixième rang européen

Après une première livraison en 2015, la fondation Abbé-Pierre publie la seconde édition de son "Palmarès européen du mal-logement". Ce n'est évidemment pas la première fois que la fondation s'intéresse au mal-logement et à ses effets, puisqu'elle publie régulièrement des chiffres et des études circonstanciées sur la situation du mal-logement en France (voir nos articles ci-contre du 28 janvier 2016). La fondation a également publié récemment une étude originale sur les effets du mal-logement en matière de santé (voir notre article ci-contre du 28 janvier 2016). Mais l'approche européenne offre l'avantage de permettre une mise en perspective des données françaises.

Un gain de deux places en un an

Fondé sur les données d'Eurostat, le classement de la fondation Abbé-Pierre compile une douzaine d'indicateurs : part de la population en taux d'effort excessif, surpeuplement des logements, importance des arriérés de loyers ou de remboursements d'emprunt, incapacité à conserver une température adéquate dans le logements, mais aussi effets de genre et d'âge sur l'incidence du risque de mal-logement...
La France occupe le dixième rang des 28 Etats européens dans le classement 2016. Sa situation s'améliore de deux places par rapport aux résultats 2015. Selon la fondation, cette évolution positive tient "notamment à son système de logement social et d'allocations logement, qui lui permet de connaître un taux particulièrement faible de ménages en taux d'effort excessif (plus de 40 % des revenus consacrés au logement)"
Contrairement aux résultats habituels des enquêtes dans le champ social, les deux premières places du classement ne sont pas occupés par des pays nordiques, mais par le Luxembourg et - plus surprenant - par l'Irlande, qui "a connu un bond spectaculaire, correspondant au rebond économique rapide, après une chute des prix de l'immobilier et une vague de révision à la baisse des montants d'emprunts bancaires, conjugué à une stratégie ambitieuse d'aide aux sans-abri [...]". Viennent ensuite la Finlande et la Suède - les pays nordiques ne sont donc pas si loin -, la Belgique, Malte, les Pays-Bas, l'Autriche et l'Allemagne, juste devant la France. La Bulgarie, la Hongrie et la Grèce ferment la marche.

Bon point sur "l'effet de genre", mauvais point pour les dettes de loyer

Le focus sur les résultats français confirme quelques points forts. La France figure ainsi au premier rang européen pour "l'effet de genre" (risque supplémentaire pour les femmes de connaître une privation sévère de logement, par rapport aux hommes). De même, elle se classe au quatrième rang pour le taux d'effort excessif en matière de logement, avec un taux de 5,1% contre une moyenne européenne de 11%. Elle se situe autour du dixième rang pour divers critères, comme le surpeuplement (taux de 7,4% contre une moyenne européenne de 17,2%), la privation sévère en matière de logement (2,3% contre 5,1%), ou l'incapacité à conserver une température adéquate (5,9% contre 10,2%).
En revanche, les résultats sont médiocres ou mauvais sur quelques critères, avec un 23e rang sur les arriérés de loyer ou de remboursement d'emprunt immobilier (5,8% contre 4,1%), un 19e rang sur l'effet de genre parmi les pauvres (risque supplémentaire pour les femmes pauvres de connaître une privation matérielle sévère, par rapport aux hommes pauvres, avec +7% contre +3% de moyenne européenne) ou encore un 17e rang sur l'effet d'âge en défaveur des jeunes (risque supplémentaire pour les jeunes de connaître une privation sévère de logement).

 

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