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Masque obligatoire au 1er août : mais qu'entend-on par "lieux publics clos" ?

L'annonce par Emmanuel Macron de la possible obligation de porter un masque dans les "lieux publics clos" à partir du 1er août réjouit ceux qui plaidaient pour cette mesure, lesquels réclament son application sans délai et y compris sur les lieux de travail.
"Attendre quinze jours de plus, c'est trop", juge ainsi dans Le Parisien le psychiatre Antoine Pelissolo, auteur d'une tribune appelant au port du masque obligatoire dans les lieux clos, parue samedi dans ce quotidien. "On ne comprend pas vraiment la raison de ce report. Appliquer cette mesure est urgent. On sait qu'à tout moment, il peut y avoir une résurgence de l'épidémie. Le temps perdu est délétère", estime-t-il.
Le président de la République a dit souhaiter que "dans les prochaines semaines on rende obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos (...) par exemple à partir du 1er août", mardi lors de l'interview du 14 juillet.
"Il faut du temps pour s'approprier une nouvelle doctrine, et donc le rendre obligatoire dans un certain délai permet ce travail d'appropriation" par les Français, a argué mardi soir le ministre de la Santé, Olivier Véran. Il a également justifié ce délai par un nécessaire "travail de logistique". "D'où viennent les masques, comment s'assurer que les Français en disposent? Nous devons pouvoir répondre à ces questions, cela nécessite d'avoir quelques jours", a-t-il ajouté, lors d'un point presse à l'issue d'une visite à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (AP-HP).
Autre question : que recouvre l'expression de "lieux publics clos" utilisée par le chef de l'État, laquelle n'est pas un terme juridique ? Cette obligation s'appliquera-t-elle seulement dans les "établissements recevant du public" ou à l'ensemble des lieux de travail ? "Il va y avoir un travail assez rapide de définition" de la part du gouvernement pour savoir "de quels lieux publics on parle, comment l'obligation s'applique", a assuré mardi soir Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Selon la loi de sortie de l'état d'urgence sanitaire du 9 juillet, "le Premier ministre peut, par décret pris sur le rapport du ministre chargé de la Santé, (...) réglementer (...) les conditions d'accès (...) d'une ou de plusieurs catégories d'établissements recevant du public ainsi que des lieux de réunion, à l'exception des locaux à usage d'habitation".
À Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où cette mesure est en vigueur depuis lundi, la mesure concerne "tout établissement clos recevant du public, que son activité soit d'ordre administratif ou commercial" (commerces, mairie, services publics, parties communes des hôtels, etc.), a précisé la préfecture dans un communiqué.
Mais pour les médecins signataires d'une seconde tribune, mise en ligne dimanche par Libération, il est "indispensable" que la mesure s'applique aussi "sur les lieux de travail". "Le virus ne connaît en effet pas la subtilité des définitions administratives des lieux clos, il est le même partout", estiment-ils, dans une réaction transmise à l'AFP, soulignant que selon Santé publique France, "les locaux professionnels représentent 25% des clusters en cours d'investigation et près de 20% des clusters récents".

 

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