Mécanisme pour l’interconnexion en Europe : succès en demi-teinte pour la France

À l'issue de la nouvelle édition de l'appel à projets du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE), la France ressort comme le premier bénéficiaire des subventions européennes avec plus de 600 millions d'euros répartis sur 15 projets. Mais le ministère chargé des transports regrette que plusieurs projets jugés prioritaires n'aient pas été retenus ou se voient allouer un montant d'aide réduit.

La Commission européenne a sélectionné le 22 juin dernier 107 projets d’infrastructures de transport – sur 353 présentés – dans le cadre du mécanisme d’interconnexion en Europe (MIE) – instrument de l’UE pour les investissements stratégiques en ce domaine. Ils se partageront 6,2 milliards d’euros de subventions. 

"Avec plus de 600 millions d’euros répartis sur 15 projets, la France ressort comme le premier pays bénéficiaire de financements européens pour la deuxième édition de l’appel à projets du MIE", s’est félicité le ministère chargé des transports. Clément Beaune, ministre délégué, se réjouit en particulier du fait que "les demandes de subvention aient été intégralement prises en compte pour les travaux du canal Seine-Nord-Europe ainsi que pour les études sur le grand projet sud-ouest et la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan".

Pour autant, le ministère concède que "les résultats annoncés s’avèrent très inférieurs aux attentes de la France", le ministre regrettant que "plusieurs projets prioritaires n’aient pas été retenus ou ne bénéficient que d’un montant de subvention particulièrement réduit". Il déplore par exemple qu’aucune subvention n’ait été attribuée, "à ce stade", aux projets de lignes nouvelles Provence-Côte d’Azur et Roissy-Picardie, "alors que les dossiers font l’objet d’un soutien fort de l’ensemble des acteurs". Les dossiers portuaires font également partie des recalés. "La France présentera à nouveau ses demandes de subvention dans le prochain appel à projets qui sera lancé en septembre et dont les résultats seront annoncés en 2024", indique le ministère, en précisant que "s’y ajouteront, en particulier, les besoins de financement nécessaires au projet du Lyon-Turin et ses accès". Et le ministère d’ajouter que "la France attend de la Commission européenne un soutien à la hauteur de nos objectifs climatiques et des attentes des territoires". "Ces projets nous rapprocheront de l’achèvement du réseau transeuropéen de transport, le RTE-T, l’épine dorsale de l’économie de l’UE. Je suis particulièrement heureux que 250 millions d’euros améliorent les liaisons transfrontalières entre l’Ukraine, la Moldavie et leurs voisins de l’UE", a déclaré pour sa part la commissaire aux transports, Adina Vălean.

 
  • Les lauréats français

Au rang des projets lauréats français (ou auxquels la France participe), figurent deux projets d’automatisation renforcée de la gestion du trafic aérien participant à la création d’un "ciel unique européen" (11,511 millions d'euros et 71,337 millions d'euros), un projet de plate-forme numérique (3,560 millions d'euros) et un projet d’information électronique (14,176 millions d'euros) pour le fret ferroviaire, un projet de services de transport intelligent pour le trafic routier sur trois corridors du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) en France, Italie, Espagne et Portugal (62 millions d'euros), l’amélioration de la liaison Lyon-Turin (accès au tunnel et modernisation de la ligne ferroviaire historique, 44,500 millions d'euros), un projet réunissant 12 États membres et la Suisse pour harmoniser la navigation fluviale transfrontalière sur 5 corridors du réseau central (18,228 millions d'euros), le projet de liaison ferroviaire Pau-Canfranc-Saragosse (9,094 millions d'euros), le projet Seine-Escaut (506,295 millions d'euros), un projet de déploiement de l’ERTMS (système européen de gestion du trafic ferroviaire) sur 157 locomotives (9,345 millions d'euros) et sur les voies de Théoule-sur-Mer et Grasse à Vintimille (32,580 millions d'euros), le projet de réaménagement de la ligne Dax-Bayonne (27,313 millions d'euros), le projet des deux nouvelles LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax (32,500 millions d'euros), le projet de mise à niveau d’une voie ferré conventionnelle au sud de la gare Bordeaux Saint-Jean (27,189 millions d'euros, montant nécessaire aux deux lignes précitées), le projet de nouvelle ligne Montpellier-Perpignan (6,342 millions d'euros et 1,153 millions d'euros).

 

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