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Logement - Mesures exceptionnelles pour le relogement des sinistrés de Xynthia

Benoist Apparu s'est rendu le 11mars en Charente-Maritime afin de faire le point sur le relogement des victimes de la tempête Xynthia du 28 février dernier. Après une visite de terrain dans la commune de Charron (2.200 habitants), il a tenu une réunion à la préfecture de La Rochelle. A cette occasion, le secrétaire d'Etat au Logement a expliqué être venu "mettre en place les outils de relogement nécessaires pendant la réhabilitation ou la reconstruction des maisons". Sur le seul département de la Charente-Maritime, le nombre de maisons sinistrées est de l'ordre de 4.000, une dizaine de jours après la catastrophe.
Benoist Apparu a annoncé plusieurs mesures en faveur des sinistrés. Il a indiqué qu'en matière de financement du relogement provisoire des victimes de Xynthia, l'Etat prendra "100% à sa charge, jusqu'à six mois et au-delà si nécessaire" dans les cas non pris en charge par les assurances. Les communes qui ont avancé les dépenses d'hébergement d'urgence seront ainsi remboursées par l'Etat. L'intervention de ce dernier complétera les crédits mobilisés par les autres collectivités territoriales, comme l'enveloppe de 10 millions d'euros de la région Poitou-Charentes, le "plan tempête régional" de 20 millions d'euros des Pays-de-la-Loire ou les 6 millions d'euros d'aides d'urgence votés par le conseil général de la Charente-Maritime. Le financement des travaux de reconstruction ou de réhabilitation des logements touchés reposera en revanche sur les assurances. D'après ces dernières, la facture devrait être supérieure à un milliard d'euros, soit un chiffre très voisin de celui des remboursements pour la tempête Klaus de janvier 2009.
Parmi les mesures exceptionnelles annoncées par le secrétaire d'Etat au Logement figure la décision d'ouvrir l'accès au prêt à taux zéro aux sinistrés qui étaient propriétaires de leur logement, alors que le PTZ est normalement réservé aux primo-accédants. De même, Action Logement (ex 1% logement), devrait dégager une enveloppe de cinq millions d'euros pour des prêts aux victimes de Xynthia. Ces prêts au taux de 1,5% sont destinés à financer une partie des dépenses à engager (travaux de réhabilitation ou construction/acquisition), non couvertes par les dispositifs d'indemnisations assuranciels ou autres. Sur la question des zones inondables, Benoist Apparu a clairement indiqué que les reconstructions seront interdites "dès lors qu'il y a mise en danger de la vie de personnes qui habitent dans certaines parties de [Charente-Maritime] ou en Vendée". Le ministère va donc dépêcher sur place, dans les quinze jours, une équipe d'experts chargée de procéder à un "micro-zonage" et de "délimiter les zones sur lesquelles on ne veut pas de reconstruction".
Dans le même temps, le secrétariat d'Etat au Logement vient de rééditer en urgence la brochure "Inondations : guide de remise en état des bâtiments". Publié pour la première fois en 2002, ce document d'une trentaine de pages, conçu dans un esprit très pratique, fournit de nombreuses informations utiles sur la santé et la sécurité dans le cadre de suites d'inondations, sur la remise en état et sur les travaux d'amélioration. Dix mille exemplaires de l'ouvrage vont être diffusés par les préfectures de Charente-Maritime, de Loire-Atlantique et de Vendée, et une version téléchargeable est également disponible sur le site du ministère (voir lien ci-contre).

 

Jean-Noël Escudié / PCA