Nouveau record de fréquentation des trains en France en 2024, selon un bilan de l’ART

La fréquentation des trains de voyageurs en France a augmenté de 6% en 2024 soit une augmentation identique à celle de l'année dernière, selon les premiers chiffres  publiés par l’Autorité de régulation des transports (ART) ce 19 juin. Cette dynamique a été surtout portée par les trains du quotidien, et notamment les TER et Intercités, dont la fréquentation a bondi de 11% alors que celle des trains à grande vitesse a crû de 4%. La fréquentation estivale a également été bien meilleure que l'année précédente, sous l'effet conjugué des Jeux olympiques et du passe rail, qui proposait aux jeunes de 16 à 27 ans de voyager en illimité sur les trains régionaux pour 49 euros par mois.

Grâce à une croissance déjà importante en 2022 et 2023, la fréquentation des services interurbains (TER et Intercités) a dépassé de plus d’un tiers (+35%) son niveau de 2019, relève l’ART. La fréquentation des services conventionnés d’Île-de-France est également en hausse notable (+8%) et se rapproche plus nettement de son niveau d’avant crise (-2%), après quatre années de reprise très modérée, écrit l’Autorité.

Hausse de la fréquentation des TER dans toutes les régions

La fréquentation des services TER a de nouveau augmenté en 2024, de près ou plus de 10% en un an pour l’ensemble des régions, souligne-t-elle. "En moyenne, cela représente un tiers de fréquentation supplémentaire par rapport à 2019 et jusqu’à plus de 60% pour les régions Bretagne, Occitanie et Pays de la Loire", indique-t-elle.

La fréquentation a augmenté plus fortement que l’offre dans neuf régions sur onze, induisant une hausse du remplissage des TER. "Après une année 2023 marquée par un grand nombre de déprogrammations, l'offre de transport effective a bien augmenté dans la plupart des régions (de plus de 10 points en trains.km en PACA et Nouvelle-Aquitaine), mais sur un rythme moindre que la demande, hormis en Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie, relève l’ART. Cela a conduit à une hausse des taux d’occupation TER moyens pour neuf régions, atteignant jusqu’à +7 points en Centre-Val de Loire." 

RER : reprise de trafic "contrastée" entre les lignes

L’Autorité note en outre une reprise de trafic "contrastée" entre les lignes RER. L’offre et la fréquentation du RER A ont augmenté en 2024 dans des proportions comparables, et la fréquentation dépasse pour la première fois son niveau d’avant-crise. Les autres lignes de RER ont également vu des hausses marquées, retrouvant à fin d’année 2024 près de 80% (RER C) à 90% (RER B, RER D et RER E) de leur fréquentation de 2019. Toujours en Ile-de-France, l’offre des lignes Transilien est également en hausse, atteignant notamment +25% de sièges.km sur la ligne R (du fait à la fois d’une reprise d’offre TER "imbriquée" de la région Bourgogne-Franche-Comté et d’un renforcement de rames). La fréquentation Transilien a dépassé les niveaux de 2019 en moyenne (bénéficiant des effets de reprise sur la ligne R et, dans une moindre mesure, d’une hausse sur les lignes H, J et N).

Meilleure qualité de service des TER

L’ART met aussi en exergue une amélioration de la qualité de service des TER dans la quasi-totalité des régions en raison de la baisse généralisée des taux de déprogrammations (de -6 points en moyenne et jusqu’à -8 points en Nouvelle-Aquitaine.) Le taux des circulations TER effectives et ponctuelles progresse ainsi dans 10 des 11 régions et notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où il augmente de 8 points et dépasse les 80% pour la première fois en 8 ans alors même que le volume d’offre programmée est en hausse (+9 %). Autre nette amélioration : en Nouvelle-Aquitaine et en Centre-Val de Loire, où le taux de circulations effectives et ponctuelles augmente également de 8 points après une forte baisse en 2023.  Seule la Normandie a vu ce taux se dégrader en raison d’une hausse du taux de retard (+1 point par rapport à 2023) et d’une baisse limitée des déprogrammations (-0,7 point).

Engouement général pour le train en Europe

Conséquence logique de la hausse de fréquentation des trains, leur taux d'occupation moyen a continué d'augmenter pour atteindre 51% en moyenne et même plus de 75% sur les trains à grande vitesse, souligne en outre l’ART qui observe que la dynamique n'est pas que française. Partout en Europe, l'engouement pour le voyage en train se confirme depuis la sortie du Covid. En moyenne, la fréquentation en 2024 sur le continent était 9% supérieure à celle de 2019, dernière année avant la pandémie.

Un pays connaît une dynamique particulièrement forte : l'Espagne, où la fréquentation des trains dépasse de près d'un tiers celle de 2019 "en grande partie sous l'effet du développement de la concurrence", soutient l'ART. Ouigo Espana a notamment capté 20% des parts du marché ferroviaire espagnol. 

Premiers "effets positifs" de la concurrence en France, selon l'ART

"En France, les effets positifs de la concurrence entre SNCF Voyageurs, Trenitalia et Renfe sont bien observés en 2024", affirme l’ART. La fréquentation a ainsi augmenté de près de 20% sur l’axe Paris-Lyon, et de 30% sur les liaisons France-Espagne depuis 2019, soit un rythme respectivement deux et trois fois supérieur à la moyenne nationale pour les liaisons à grande vitesse. Par ailleurs, les prix pour la liaison Paris-Lyon restent, en moyenne, inférieurs de plus de 10% à leur niveau de 2019. 

Pour les services conventionnés, les premières attributions par appel d’offres (10 lots à mi-année 2025, sur près de 50 lots attendus) ont également montré des baisses substantielles attendues des coûts d’exploitation (à offre constante voire accrue) pour les nouvelles conventions, note l’Autorité.

Enfin, même s’il reste inférieur au niveau atteint en 2021, le transport ferroviaire de marchandises a lui aussi rebondi en 2024. Les trains de fret ont ainsi transporté 10% de marchandises en plus par rapport à 2023 en France.