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Nouvelles mobilités : l'Hérault tend le pouce à l'auto-stop

Le conseil départemental de l'Hérault est le premier à signer, ce 20 septembre, un partenariat avec le réseau d'auto-stop Rézo Pouce. Fondée par un ancien élu local du Tarn-et-Garonne et portée par une société coopérative d'intérêt collectif (Scic), cette solution d'auto-stop organisé positionnée sur des zones peu denses où les transports en commun sont quasi inexistants, compte séduire 2.000 communes abonnées.

L'Hérault n'est pas le premier département où s'implante la solution d'auto-stop organisé de proximité Rézo Pouce. Mais c'est le premier à signer une convention de partenariat avec cette jeune pousse issue de l'économie sociale et solidaire (ESS). Le 20 septembre, le président du conseil départemental, Kléber Mesquida, s'est engagé à ce que sa collectivité soutienne les structures intercommunales qui adhèrent à ce dispositif très simple constitué d'arrêts d'auto-stop, complétant habilement le réseau de transports en commun. Ce d'autant plus là où ce réseau est fragile, dans des zones peu denses voire rurales où Rézo Pouce a su convaincre de la pertinence de son système innovant, gratuit, sécurisé et relevant dans l'esprit d'une forme de covoiturage solidaire. Objectif : atteindre les 2.000 communes abonnées. 

Souplesse de conventionnement

Né en 2010 dans le Tarn-et-Garonne et porté à la fois par une association de collectivités et une société coopérative d'intérêt collectif (Scic), ce dispositif facilement transposable s'est d'abord étendu à d'autres villes de ce département, dans des parcs naturels régionaux (PNR) comme celui des Grands Causses (voir notre article dans l'édition du 18 décembre 2017).
Avant d'essaimer un peu partout et de franchir l'an dernier le cap du millier de communes adhérentes. L'association a poursuivi l'élargissement de son réseau en conventionnant pour trois ans avec des communes ou avec des sociétés privées (grand employeur régional, société d'autoroutes, gestionnaire de réseau de transports en commun). Ou en se laissant porter par des associations comme c'est le cas dans les Yvelines (Pouces d'Yvelines qui compte près de 600 inscrits depuis sa création en 2016).
Depuis, le principe n'a pas changé et consiste à aménager des arrêts "sur le pouce" pour que les voitures puissent stationner simplement. Une application sur smartphone permet depuis peu de visualiser ces arrêts à proximité et d'envoyer et recevoir des offres de trajet en temps réel. À cet arrêt, l'auto-stoppeur présente une pancarte au logo Rézo Pouce indiquant sa destination. Pour sécuriser le système et se reconnaître, les conducteurs et passagers signent une charte et reçoivent des macarons et des cartes de membre identifiables.

Un soutien aux intercommunalités

Hormis les communes, des intercommunalités peuvent directement adhérer au projet, pour un coût plafonnant à 10.000 euros par an. Le conseil départemental de l'Hérault vise pour sa part, à travers ce partenariat privilégié, à se pencher sur un déploiement global de la solution sur son territoire. Il soutient, à hauteur de 20.000 euros cette année, les frais d'entrée des intercommunalités dans le dispositif. Cet appui va s'élargir et sera à la fois technique - en participant à l'installation des panneaux d'arrêts le long des routes - et financier afin d'aider à animer le réseau et recruter les passagers et conducteurs. Le but est donc de mailler le territoire d'arrêts, d'intéresser le plus grand nombre d'intercommunalités, d'organiser des animations, des actions d'information ; bref, de "porter l'action" sur ce territoire.
Par ailleurs, dans le cadre de ce partenariat, Rézo Pouce permettra à compter du mois d'octobre aux employés du département qui souhaitent covoiturer d'avoir un outil adapté à leur besoin (nouvelle solution Rézo Pro pour favoriser le partage de trajets pendulaires entre actifs d'un même territoire).

 

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