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Transports - Passages à niveau : RFF veut relever ses investissements au côté des collectivités

Suite au drame survenu le 2 juin à Allinges (Haute-Savoie), lors d'une collision à un passage à niveau entre un TER et un car scolaire, le débat sur la dangerosité de ces croisements entre route et voie de chemin de fer ressurgit et interpelle les collectivités. En effet, si Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des voies et chargé à ce titre des passages à niveau, a annoncé au lendemain de l'accident vouloir investir avec l'Etat 60 millions d'euros en 2008 pour supprimer en priorité les passages les plus dangereux (1,8% d'entre eux totalisent 15% des accidents), c'est bien aux collectivités qu'il revient d'investir d'urgence dans des opérations de suppression ou d'amélioration des passages jugés les plus préoccupants.

"Même si c'est un travail de longue haleine, il faut accélérer cet effort de suppression des passages dangereux", a appuyé le Premier ministre François Fillon. Sur 364 passages à niveau ainsi pointés du doigt, 80 projets de suppression et 24 projets d'amélioration sont d'ores et déjà en cours. Pour améliorer la situation et contenir le nombre d'accidents, il peut s'agir par exemple pour les collectivités de mettre en place des feux rouges plus visibles, installés sur une potence au milieu de la route, et ce afin d'alerter les automobilistes.

Dans tous les cas, ces travaux ont un coût, supporté à hauteur de 40% par RFF et l'Etat, le reste étant assumé par les collectivités, qu'il s'agisse d'une région, d'un département ou d'une commune. Avant d'entamer tout chantier, RFF soumet aux collectivités concernées la liste des passages à niveau à supprimer. Sur accord de chaque partie prenante, une étude et une concertation sont ensuite menées pour trouver la meilleure solution sur les plans technique, économique et local.

RFF apporte son expertise et reste donc force de proposition. Charge ensuite aux collectivités de décider. Hormis dans de rares cas où la collectivité, ayant déjà l'intention de supprimer tel passage à niveau, sollicite d'elle-même RFF en se donnant les moyens d'agir au plus vite, parfois, la solution trouvée avec les partenaires locaux consiste en une "petite suppression", c'est-à-dire créer une route de déviation vers un pont ou un souterrain existant à proximité. "Simples à mettre en œuvre, ces projets concernent beaucoup de passages à niveau pour un coût inférieur à 100.000 euros", a expliqué Philippe Feltz, directeur du programme passage à niveau chez RFF. Dans le cadre de ces petites suppressions, RFF peut financer jusqu'à 66% des aménagements routiers. Enfin, un programme de recherche visant à mieux connaître les causes des accidents, et réunissant les services ministériels, la direction des routes, les collectivités et la SNCF, prolonge les travaux qui devraient rapidement déboucher sur des choix concrets.
 

Morgan Boëdec / Victoires éditions

 

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