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PIC : 20 millions d'euros en 2018 pour la formation des salariés de l'insertion par l'activité économique

Nouveau volet du Plan d'investissement dans les compétences (PIC), après les programmes pour le digital ("10Knum") et pour les métiers verts ("10Kverts"), l'accord-cadre national pour la formation des salariés de l’insertion par l'activité économique (IAE) a été signé le 28 mai 2018 par la ministre du Travail et les acteurs concernés. Identifiée comme un secteur prioritaire du PIC, la formation des salariés en insertion va bénéficier d'une enveloppe de 200 millions d'euros sur cinq ans, dont 20 millions dès 2018.

Réunis le 28 mai 2018 dans la salle des accords du ministère du Travail -"celle-là même où les accords de Grenelle ont été signés il y a tout juste cinquante ans", a remarqué Muriel Pénicaud -, l’ensemble des acteurs de l’insertion par l'activité économique (IAE) ont signé avec la ministre du Travail l’accord-cadre national pour la formation des salariés de leur secteur dans le cadre du Plan d'investissement dans les compétences (PIC). Ce document fait suite au rapport sur l’inclusion par l’emploi, la formation et l’accompagnement, remis à la ministre en janvier 2018 par Jean-Marc Borello, président du groupe SOS. Deux millions de personnes sont durablement éloignées du marché du travail, indiquait ce document, qui voyait dans la mise en œuvre d’un pacte d’ambition la possibilité d’embaucher 25.000 personnes de plus par an.
Fin 2017, le secteur représente environ 137.000 salariés, avec 3.881 structures, dont 702 associations intermédiaires (AI), 271 entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), 1.969 ateliers et chantiers d’insertion (ACI), et 939 entreprises d’insertion (EI).
Prenant appui sur ce rapport, Muriel Pénicaud a souhaité mobiliser le PIC pour la formation des salariés de l’IAE, jugée prioritaire par le gouvernement. "Si le train repart sous l’effet de la reprise économique, et que les personnes éloignées de l’emploi ne peuvent y monter, on risque de creuser la fracture sociale", a-t-elle souligné. 200 millions d’euros vont être ainsi affectés à la formation des salariés de l’IAE pour la période 2018-2022, dont 20 millions dès 2018.

Objectif : former un million de chômeurs peu qualifiés et un million de jeunes décrocheurs

Deux actions seront soutenues : les actions de formation à destination des salariés en parcours d'insertion, et les actions de soutien à l'ingénierie des projets de formation et à l'évaluation notamment via le suivi de parcours. Les fonds de l'Etat viendront en cofinancement, à hauteur de 50% maximum pour les actions de formation et 80% maximum pour les actions de soutien à l'ingénierie des projets de formation et à l'évaluation. "Un vrai crédit supplémentaire, et non pas un coup de bonneteau budgétaire", s’est félicité Jean-Marc Borello.
La ministre compte sur les réseaux de l’IAE et les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) pour concrétiser en région les actions en faveur du retour à l’emploi durable des personnes en parcours d’insertion. Ces actions reposeront sur le triptyque prôné par Jean-Marc Borello dans son rapport : former-employer-accompagner. "L’accord-cadre s’inscrit dans la lutte contre le chômage engagée par le gouvernement, qui passe par trois principaux leviers, a rappelé Muriel Pénicaud, le renforcement du dialogue social dans l’entreprise, la stratégie d’investissement dans les compétences des jeunes, des salariés et des demandeurs d’emploi, et l’inclusion des plus vulnérables dans l’emploi. L’insertion par l’activité économique est un tremplin vers cette inclusion."
Des conventions financières avec les principaux OPCA concernés viendront couvrir dans un premier temps l’exercice 2018. Un pilotage régional sera assuré sous la responsabilité de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) qui présidera les comités régionaux et validera les plans d’action élaborés par les OPCA. Les salariés en insertion seront par ailleurs également éligibles, en fonction de leur situation, aux autres programmes du PIC et notamment celui dédié aux demandeurs d’emploi.
Le PIC a pour objectif de former un million de chômeurs peu qualifiés et un million de jeunes décrocheurs.