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En bref - Piétonnisation des voies sur berges à Paris : quand la pollution de l'air se déplace

La très controversée piétonnisation de la rive droite de la Seine, décidée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, a entraîné une "amélioration globale" de la qualité de l'air le long des quais dans le centre de la capitale, pouvant atteindre jusqu'à -25% à l'automne 2016 par rapport à 2015, a indiqué Airparif ce vendredi 31 mars. "La suppression totale de deux voies de circulation sur les quais bas compense les augmentations des quais hauts, dont le nombre de voies est resté identique et ne peut absorber la totalité du trafic antérieurement présent sur le quai bas", note toutefois l'organisme de surveillance de la qualité de l'air d'Ile-de-France dans son rapport d'étape sur l'impact de la piétonnisation. Airparif constate "une dégradation" de la qualité de l'air "autour des carrefours dans cette zone et à l'est de la zone, dès la fin de la portion piétonnisée". Une augmentation de 5% à 10% des niveaux de dioxyde d'azote (NO2) a été constatée "surtout en fin de zone piétonnisée, en direction de l'est parisien", en particulier à partir du quai Henri IV et sur le quai Anatole-France (rive gauche)", précise Airparif. La dégradation touche "dans une moindre mesure (jusqu'à +5%)" les itinéraires de report, comme le boulevard Saint-Germain, le boulevard périphérique sud et les quais hauts, ou au niveau des carrefours dont la congestion s'est accrue", précise-t-il. Cette situation "est accentuée à l'heure de pointe du matin", relève l’organisme, précisant qu'"une dégradation plus importante de la qualité de l'air apparaît sur le quai haut, de façon quasi-continue, à partir de l'hôtel de ville et sur davantage d'axes, principalement au nord de la Seine". Les impacts sont moins marqués à l'heure de pointe du soir, plus étalée dans le temps, selon le rapport.
"Cette analyse indépendante vient confirmer que la piétonnisation des quais bas de la rive droite entraîne une baisse importante de la pollution de l'air dans le centre de Paris", a déclaré la maire PS dans un communiqué. Admettant des "hausses très localisées nettement inférieures à la baisse générale constatée sur la rive droite", la mairie rappelle ses projets de bus électrique ou de feux intelligents.
Ces résultats montrent que le scénario actuel "ne fait que déplacer le problème de la pollution, sans le régler", a réagi la région Ile-de-France, chef de file dans la contestation de la mesure et auteur de scénarios alternatifs. Elle a réitéré la demande de "mesures compensatoires" proposées par la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, dont des carrefours intelligents, parkings, bus électriques, et de report de trois mois de l'expérimentation.
Airparif doit réaliser mi-mai une nouvelle campagne de mesures. Le bilan complet des deux campagnes est prévu pour septembre.

 

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