Pluies historiques dans le Nord-Ouest en janvier et déficitaires sur le pourtour méditerranéen

Après une année 2024 marquée par des records de pluie dans plusieurs villes, la tendance humide se poursuit début 2025 avec des précipitations très abondantes en janvier et même des cumuls historiques dans le Nord-Ouest, mais des déficits parfois sévères dans le Sud, a annoncé Météo-France ce 3 février.

"Les précipitations ont été abondantes sur la majeure partie du territoire", avec "un excédent pluviométrique de 50% (cumul de 125 mm)" sur l'ensemble du territoire, note Météo France dans son bulletin mensuel publié ce 3 février. Il est ainsi tombé plus de deux fois la normale sur le quart nord-ouest du pays ou encore sur les Alpes, souligne l’observatoire national. La succession des tempêtes Gabri, Eowyn, Herminia et Ivo à la fin du mois est responsable de cette situation, entraînant des inondations historiques dans l'Ouest.

Records battus à Rennes, Saint-Nazaire et Saint-Brieuc

"Janvier 2025 devient le mois de janvier le plus arrosé sur l'Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique, et le deuxième mois de janvier le plus arrosé sur le Morbihan et les Côtes-d'Armor (derrière janvier 1995)", indique Météo-France. À Rennes, Saint-Nazaire et Saint-Brieuc, un nouveau record de pluies pour janvier a été atteint avec respectivement 202,5mm, 208 mm et 184,5 mm. Dans le chef-lieu d’Ille-et-Vilaine, janvier 2025 est devenu le mois le plus pluvieux jamais enregistré depuis 1945.

Le Roussillon toujours à sec

"Le contraste est saisissant avec le pourtour méditerranéen, en particulier le Roussillon, où l'on a enregistré de très faibles cumuls", souligne Météo France. Perpignan, déjà éprouvé par plusieurs années de déficit de pluie, n'a été arrosé que par 11,2 mm en janvier (-80% par rapport aux normales) tandis que Leucate a reçu 22,1 mm de cumul de précipitations (-50% par rapport aux normales).

Ces observations sont conformes aux projections de Météo France sur l'évolution des pluies dans le pays en raison du changement climatique. Celles-ci projettent "une dominante de hausse en hiver et de baisse en été".

Le deuxième mois de janvier le plus ensoleillé à Strasbourg depuis 2009

L’ensoleillement reste, lui, très contrasté. Il a été particulièrement important pour la saison sur le relief ou encore sur le Nord-Est : 89 heures de soleil (+60%) à Strasbourg, soit le deuxième mois de janvier le plus ensoleillé derrière 2009 (103 heures) ; 99 heures à Besançon (+45 ). Sur le Centre et le Val de Loire, où l’ensoleillement est déficitaire depuis septembre 2024, les grisailles ont été encore très tenaces : Blois, comme Chartres, n’ont enregistré que 40 heures d’ensoleillement (-35%).

Raréfaction des vagues de froid

Côté thermomètre, les températures nationales ont été "proches de la normale" (+0,5°C) en janvier, mais "anormalement douces sur l'ensemble des massifs montagneux" et "inférieures à la normale sur le nord-ouest du pays". "Dans un climat plus chaud, l'atmosphère peut contenir plus de vapeur d'eau, ce qui peut engendrer des cumuls de précipitations plus importants", rappelle l'agence nationale.

Quelques jours de froid ont été observés mi-janvier, le 14 janvier étant même sur le pays "la nuit la plus froide depuis 2018", mais "cet épisode ne peut être qualifié de vague de froid", relativise Météo France. Toulouse a connu une série de neuf gelées consécutives (du 12 au 20 janvier), une première depuis 10 ans. "On reste cependant loin de 1955 (17 gelées consécutives) ou encore de février 2012 (14 gelées consécutives)", souligne l’agence. Dijon, Mâcon ou Strasbourg ont connu trois jours d'affilée sans dégel, mais cela reste "bien loin des séries enregistrées lors des hivers d'antan (jusqu'à 30 journées consécutives lors des vagues de froid des années 50 ou 60)", rappelle Météo France. "Conséquence du changement climatique, les vagues de froid se raréfient sur le pays : la dernière observée remonte à février 2018", relève l'observatoire. 

En marge de la tempête Eowyn qui a sévi sur l’Irlande et le Royaume-Uni le 24 et le 25 janvier, le mercure a atteint des niveaux inédits pour un mois de janvier sur le flanc est note-t-il : 20,3°C à Chambéry ; 18,7°C à Ambérieu ; 18,2°C à Grenoble-Saint-Geoirs ; 17,6°C à Strasbourg.

"Quant à l'enneigement, il est déficitaire sur les Pyrénées à la fin janvier", observe Météo France. "Sur les Alpes, il est proche de la normale ou excédentaire à haute altitude, mais déficitaire à basse altitude."