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Environnement - Qualité de l'air : après les outils, place à l'action

Les 13 et 14 novembre à Paris, les secondes Assises nationales de la qualité de l'air ont permis de pointer des problèmes de gouvernance et la nécessité d'accompagner les collectivités

La qualité de l'air s'améliore. Ce constat, réaffirmé par les professionnels réunis les 13 et 14 novembre aux Assises nationales de la qualité de l'air, ne doit pas faire oublier que l'enjeu reste préoccupant. "Il y a encore de gros efforts à faire", a reconnu Etienne de Vanssay, à la tête de la jeune Fédération interprofessionnelle des métiers de l'environnement atmosphérique (Fimea). "Dans les territoires, il y a une réelle capacité de mobilisation des acteurs. Malgré cela, on bute sur un manque de vision partagée et de représentation collective face au problème de la qualité de l'air", a ajouté Joseph Kleinpeter, de l'Agence de surveillance de la pollution atmosphérique (Aspa) Alsace. Par ailleurs, tous les polluants ne sont pas logés à la même enseigne. "Le contexte réglementaire, le contentieux européen font qu'on se focalise sur les particules alors que l'ozone pose aussi problème", a pointé Laurence Rouil, de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris).
Orienter l'ingénierie publique et accompagner les collectivités font partie des missions que la Fimea s'est fixées. Et valoriser les initiatives nouvelles, également. "Pour accompagner les responsables d'établissements recevant du public (ERP), notamment ceux qui accueillent la petite enfance, dans la mise en place de la surveillance obligatoire de la qualité de l'air intérieur, une structure sera créée et présentée la semaine prochaine au Salon des maires et des collectivités locales", a annoncé Etienne de Vanssay. Cette association, dénommée AIR (Air intérieur en réseau), est portée par la Fimea et deux entreprises. "La loi impose cette surveillance régulière et l'atteinte des valeurs recommandées d'ici 2015. Le délai est court pour y parvenir. Un certain nombre de collectivités auront probablement du mal à le tenir. Il faut donc les aider", a expliqué Etienne de Vanssay.

Air extérieur : vers une approche intégrée

Les outils à la disposition des acteurs locaux ne manquent pas. Au premier rang figurent les plans de protection de l'atmosphère (PPA), élaborés par les préfets. Dans leur nouvelle version, ils intègrent des mesures régaliennes et des actions d'urgence, mais aussi des mesures pouvant être menées par des collectivités ou d'autres partenaires que l'Etat, ainsi que des mesures d'information et de sensibilisation. "Les secteurs visés par ces mesures sont essentiellement les transports et le résidentiel mais pas seulement. Les actions varient et, dans quelques jours, nous proposerons sur le site du ministère de l'Ecologie une boîte à outils qui en recense plusieurs", a annoncé Isabelle Derville, chef du bureau de la qualité de l'air au ministère. Autre témoignage, celui de la ville de Grenoble qui, comme d'autres métropoles, connaît régulièrement des pics de pollution. En 2011, elle a enregistré 57 dépassements des valeurs-limites fixées par la réglementation européenne. "Des outils de mesure de la qualité de l'air, on n'en manque pas. D'importants efforts sont déployés en amont pour collecter des données. Mais l'inertie survient dès qu'il s'agit de passer à l'action", a relaté Hélène Poimboeuf, directrice du service environnement de la ville. L'appropriation de l'enjeu par les habitants est aussi essentielle. "L'idée d'interdire le chauffage au bois en foyer ouvert a par exemple été mal reçue, mal comprise et in fine abandonnée", a-t-elle poursuivi. "On dispose de plein de données mais elles ne sont pas toujours disponibles pour tel usage. Il faut une approche mieux intégrée et plus parlante afin de pouvoir les présenter aux élus et acteurs locaux", a rebondi Marie-Blanche Personnaz, directrice d'Air Rhône-Alpes. Avec l'appui de la région et de la Dreal, cet observatoire planche sur une plateforme air-bruit-trafic mettant en commun ses propres données avec celles d'Acoucité (bruit) et du Cete de Lyon (trafic). Un travail de longue haleine. A Rouen aussi, le bureau d'études W4 explore une piste comparable avec la ville. "On fait de la conception intégrée, c'est-à-dire qu'on intègre les données environnementales dans des systèmes d'information géographique (SIG) en 3D, afin que la collectivité puisse agir le plus en amont possible sur la préservation de la qualité de l'air", a précisé Anne Berlancourt, responsable de ce bureau d'études.

 

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