Reconfigurations en cours dans les associations de promotion des télécoms

Un jeu de chaises musicales est en cours entre les deux grandes fédérations réunissant les acteurs privés des télécoms, Infranum et la Fédération française des télécoms. Avec à la clef des interrogations pour certains dossiers qui intéressent les élus, tels que la qualité de la fibre et l'arrêt du cuivre.

Le logo d'Orange n'apparaît plus sur le site de la fédération Infranum, dont la vocation est de réunir l'ensemble de la filière des industriels du numérique. Un départ qui est d'autant plus significatif qu'on peut aussi y constater l'absence de ceux SFR/Altice, de Bouygues télécom ou encore d'Orange concessions. La page "opérateurs" de la fédération se trouve ainsi dépourvue des grands opérateurs "verticaux", intervenant à la fois dans le déploiement des infrastructures THD et dans la commercialisation des services. 

Axione rejoint la FFTélécom

Ces départs profitent à la fédération française des télécoms. La FFTélécoms était en effet jusqu'ici identifiée pour le suivi de la couverture mobile, sujet sur lequel, en dépit de l'absence de Free/Iliad, elle est l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Or la FFTélécoms investit de plus en plus le secteur des réseaux fixes. Après avoir accueilli Orange concessions en décembre 2024, c'est au tour d'Axione de rejoindre le FFTélécoms, une filiale de Bouygues Telecom qui opère 10 réseaux d'initiative publique (RIP). On notera que l'entrée d'Axione – dont le logo figue toujours sur le site d'Infranum - est saluée par la FFTélécoms sous l'angle de la résilience et la sobriété. "L'adhésion d'Axione marque une étape importante pour la Fédération. L'expertise de cet opérateur dans les infrastructures, son ancrage territorial fort et son engagement en faveur du climat complètent et renforcent notre action collective", se félicite Laurent Halimi, président de la FFtélécom dans un communiqué daté du 27 mai 2025.

Dossiers en carafe ?

Côté associations d'élus, on s'inquiète d'un "affaiblissement d'Infranum", selon les termes convergents de plusieurs contacts ayant souhaité rester anonymes. Le risque est de voir plusieurs dossiers chauds rester en carafe. On pense bien entendu à la qualité des raccordements à la fibre où Infranum pouvait se targuer de mettre de l'huile dans les rouages, comme lorsque la fédération a dû batailler pour convaincre les opérateurs commerciaux de signer les nouveaux contrats visant à assainir les pratiques de sous-traitance de raccordement (mode Stoc). 
Et si la FFTélécoms est signataire des engagements sur la qualité de la fibre, elle a surtout manifesté son hostilité à toute remise en cause du mode Stoc comme sur l'opportunité de légiférer. On pense aussi au portage des grandes orientations politiques en matière de numérique. Infranum et l'Avicca ont en effet réussi à parler d'une seule voix sur "France numérique 2030", défendant une approche globale et transverse des sujets télécoms. Avec des messages dont la portée pourrait désormais être amoindrie par la nouvelle configuration.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis