Relance : un trait d'union entre collectivités, cédants et repreneurs d'entreprises et chambre consulaires

Dès 1997, Georges Zinsstag, alors maire de Bonnevaux (Gard) et élu à la chambre d'agriculture, s'inquiétait de la disparition d'entreprises agricoles ou artisanales faute de repreneurs. "Nous étions confronté à un double problème : l'exode rural, bien sûr, mais également une pression foncière issue de la transformation d'exploitations agricoles en résidences secondaires. Parallèlement, les dispositifs d'aide à la reprise d'entreprise fonctionnaient sans réelle concertation, les communes et les chambres consulaires proposant leurs services séparément."
Soucieux de maintenir l'activité économique, Georges Zinsstag, avec l'appui de la chambre d'agriculture a convaincu les trois autres chambres consulaires gardoises de créer un dispositif partenarial d'appui aux projets de transmission-reprise d'entreprises.

Un réseau efficace au service du maintien des activités en milieu rural

Relance est née en 1997 et a bénéficié de fonds européens Leader 2. Ses missions sont avant tout de repérer les chefs d'entreprise proches de la retraite afin de les aider à préparer leur transmission. En accord avec le cédant, un diagnostic est réalisé par un chargé de mission de Relance et un délégué consulaire. Ensuite, Relance, qui bénéficie de deux antennes à Florac et à Alès, organise la recherche de repreneurs, notamment grâce aux réseaux et médias des chambres consulaires : ACT Contact , correspondants fonciers des Safer (société d'aménagement foncier et d'établissement rural), experts comptables... Parallèlement, Relance accueille les porteurs de projets afin de les conseiller et de les mettre en relation avec les cédants.

Une bonne communication est la clé du succès de l'opération

Cécile Caillol, responsable de l'antenne d'Alès, est sans équivoque : "Au-delà de compétences techniques de gestion et d'une bonne connaissance du tissu rural, Relance doit son succès à un réseau efficace qui relaie l'information qui respecte la confidentialité nécessaire aux opérations. Cela tient avant tout aux relations qui existent entre tous les professionnels sur le terrain du local au départemental. Mais nous devons également utiliser les autres médias". Ainsi, l'Europe, à travers le GAL (groupe d'action locale hébergé par le conseil général), met à disposition son site internet avec une rubrique Transmission d'entreprise. Les relais nationaux sont quant à eux indispensables pour l'information des repreneurs : "La chaîne Demain met son site gracieusement à disposition de Relance. C'est un relais précieux. internet est devenu la clé de voûte du premier contact. La plus-value de Relance réside dans la qualité de l'accompagnement de l'opération de reprise."

Un financement impliquant toutes les collectivités territoriales

Le budget annuel de fonctionnement est de 184.700 euros pour deux équivalents temps pleins et demi. Il est financé pour 83.000 euros par l'Europe, 20.000 euros par le conseil régional, 12.000 euros par le conseil général du Gard, 12.000 euros par le conseil général de la Lozère, les sept chambres consulaires finançant chacune 1.500 euros.

Les résultats tangibles sont le fruit d'une action en réseau

"Nous recevons 300 repreneurs et 60 nouveaux cédants par an, entraînant 35 transmissions annuelles. Notre action permet de maintenir en moyenne 2 à 3 emplois par entreprise soit au total 70 à 105 emplois ...." Comme le souligne Georges Zinsstag, "Relance apporte une vraie plus-value sur un territoire rural soumis à de fortes difficultés économiques. C'est le maillon qui permet une véritable action commune entre collectivités locales, chambres consulaires et entreprises privées".

Nathalie Parent, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis