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Transports - Seuls 2% des Français vont travailler à vélo

Un peu moins de 2% des actifs se rendent au travail à vélo, un chiffre bien inférieur à la part de ceux qui utilisent une voiture (sept sur dix), ou les transports en commun, selon une étude de l'Insee publiée mardi 17 janvier.

En 2015, 500.000 personnes, soit 1,9% des actifs en emploi, ont déclaré se rendre au travail tous les jours à vélo. Ils sont aussi nombreux que les actifs qui vont travailler en deux-roues motorisé, selon une étude de l'Insee parue mardi 17 janvier. Ces deux modes de déplacement sont bien moins utilisés que les transports en commun, privilégiés par un actif sur sept (14,8%), ou l'automobile, par sept sur dix (70,6%). Un peu plus de 6% des actifs se rendent au travail à pied et 4,5% n'ont pas à se déplacer pour aller travailler.
Au cours des dix dernières années, le recours aux deux-roues, motorisés ou non, et à la voiture est resté stable. Par contre, le taux d'utilisation des transports en commun a progressé de près de deux points – il était de 13% en 2005 – alors que la marche a reculé d'autant.
La voiture demeure toutefois, et de loin, le premier mode de transport pour aller travailler. Elle est même utilisée pour des trajets courts, inférieurs à un kilomètre, par 58% des personnes interrogées, précise l'Insee dans son étude tirée de l'enquête de recensement menée en 2015. Principale alternative à l'automobile, les transports en commun sont empruntés par 16 à 21% des travailleurs effectuant un déplacement pour des trajets quotidiens de trois à huit kilomètres. 9 à 15% des travailleurs les utilisent pour moins de trois kilomètres et moins de 15% au-delà de huit kilomètres.
Boudé dans les banlieues des grandes villes et les communes isolées, le vélo est une pratique plutôt urbaine et il est en général utilisé pour un trajet domicile-travail de moins de quatre kilomètres. C'est en Isère, en Gironde, en Haute-Garonne, dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, à Paris et en Guyane que l'on trouve le plus de cyclistes. Dans ces zones, "les aménagements de la voirie et la maîtrise du trafic motorisé favorisent la pratique du vélo", explique l'Insee, citant l'exemple de Strasbourg, Grenoble ou Bordeaux où le réseau de pistes cyclables est très important – 12 à 16% des actifs de ces grandes villes vont travailler à vélo. A l'opposé, les actifs de la grande couronne parisienne, du Massif central, de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et de la Corse ont moins recours au vélo.
Plutôt diplômés, les adeptes du vélo sont plus souvent cadres (3%) qu'artisans, commerçants ou agriculteurs (1%), selon l'enquête. Les actifs travaillant notamment dans les arts, spectacles et activités récréatives, l'administration publique, l'enseignement, l'information et la communication sont aussi les plus concernés (3%). La bicyclette est par ailleurs utilisée sans distinction d'âge, tandis que le recours à la voiture augmente avec l'âge, jusqu'à atteindre son maximum chez les actifs de 40 à 44 ans avant de baisser à partir de 55 ans.
Enfin, chez les actifs en emploi, l'utilisation des transports en commun concerne surtout les jeunes et décroît à mesure que l'âge augmente. Les femmes sont plus nombreuses à les utiliser, 17%, contre un peu plus de 12% des hommes.
Enfin, l'étude montre que les étrangers européens résidant en France conservent des habitudes très proches de leur pays d'origine. Ainsi, "les Allemands, Danois, Suédois et Hollandais sont de loin les plus fervents utilisateurs du vélo (avec des proportions de l'ordre de 4 à 8% de cyclistes parmi les travailleurs de ces nationalités, note-t-elle. Les Italiens privilégient davantage que les autres nationalités les deux-roues motorisés (3,3% contre 2% des Français et 1,4% des autres citoyens de l'UE)".