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Sobriété énergétique : l'Andes avance ses propositions

L'Association nationale des élus en charge du sport a publié ses propositions dans le cadre du plan de sobriété énergétique. Elle met en avant des solutions à court et long terme et en appelle à l'implication des parties prenantes du sport, à commencer par les fédérations et clubs.

Pour faire face au "choc énergétique" dans les équipements sportifs, l'Andes (Association nationale des élus en charge du sport) se jette à l'eau. Elle vient de publier sa contribution au plan de sobriété énergétique annoncé par le président de la République en juillet dernier.

Les propositions de l'Andes, qui fédère quelque 8.000 collectivités en France, tiennent en vingt points et deux temps. Le premier concerne "les propositions conjoncturelles de court terme" à mettre en œuvre avant les Jeux olympiques de Paris 2024. Le second porte sur des solutions "plus structurelles" de moyen et plus long terme. Qu'il s'agisse du temps court ou long, les propositions de l'Andes ont encore une double visée : certaines peuvent être portées par les seules collectivités tandis que d'autres impliquent également leurs partenaires en matière de politiques sportives.

On se souvient que la première réunion du groupe de travail "sport" du plan de sobriété énergétique gouvernemental avait eu lieu le 30 août dernier (lire notre article du 31 août). Parmi les pistes d'économies alors évoquées, on notait le chauffage des gymnases, l'éclairage des stades, les transports publics de spectateurs. Surtout, il était souligné que dans le domaine du sport, toute initiative devait être enclenchée avec le concours des collectivités territoriales, propriétaires de plus de 85% des équipements.

Pour une loi de programmation du sport

Le volet "collectivités" des propositions conjoncturelles de l'Andes porte sur des mesures dont les effets seraient immédiatement perceptibles en termes de consommations énergétiques (comme celle consistant à "tendre vers la réduction de deux degrés du chauffage au sein des équipements sportifs des collectivités sur la période hivernale" ou à "encourager la limitation d’accès aux gymnases pendant les périodes hivernales de pointe de consommation") et sur d'autres dont les contours restent à définir ("agir efficacement pour la sobriété des piscines"). Plusieurs propositions ont trait aux aides à la rénovation des  équipements.

Mais le gros morceau consiste à demander une loi de programmation du sport qui porterait sur la période 2023-2027 et qui, outre les aspects énergétiques et climatiques liés notamment au patrimoine bâti, viserait également les enjeux stratégiques tels que l'organisation de grands événements sportifs internationaux à venir (Coupe du monde de rugby 2023, JO 2024). L'Andes a chiffré ce plan à 1,35 milliard d'euros selon le principe que le sport finance le sport.

Quant au volet "collectivités et partenaires" des propositions conjoncturelles, il revient essentiellement à réduire des consommations énergétiques du sport professionnel en ajustant l'éclairage des stades ainsi que le chauffage des pelouses, ou encore à accompagner les fédérations pour optimiser l'organisation des compétitions chez les amateurs.

Conventionner avec les clubs

Les propositions à plus long terme sont, elles, beaucoup plus structurantes. La première imagine un référentiel portant sur la sobriété énergétique des équipements sportifs. Il permettrait aux exploitants de structures sportives énergivores (piscines, patinoires, gymnases) une grille de lecture de leurs faiblesses énergétiques et leurs marges d’amélioration en fonction du bilan énergétique réalisé. Le but ? "Cibler les chantiers les plus impactants selon un barème coûts-bénéfices établi, et orienter en conséquence les financements adéquats." L'Andes envisage également de créer un plan de financement et de déploiement d’énergies renouvelables sur les toitures et les parkings des équipements sportifs.

Les solutions à long terme passent encore, selon l'Andes, par la formation des agents territoriaux gestionnaires des installations sportives et des élus à la sobriété énergétique ou par le renforcement du rôle de la Cerfres (Commission d'examen des projets de règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs) à laquelle il conviendrait de conférer un pouvoir d’avis conforme sur l’impact énergétique des règlements fédéraux relatifs aux équipements.

Enfin, on remarque la volonté de "conventionner un objectif chiffré de sobriété énergétique avec les associations utilisatrices des installations". "Cette écoconditionnalité au versement des subventions pourra prendre la forme d’engagements à partager en matière de bonnes pratiques ou à généraliser sur les écogestes", écrit l'Andes. La balle est désormais dans le camp des fédérations et des clubs.