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Crise financière - Soutien aux PME : Alain Rousset propose un fonds de développement régional

Après le gouvernement, c'est au tour des régions de lancer leurs idées pour venir en aide aux PME face à la crise financière. La région Poitou-Charentes a présenté le 21 octobre son plan de soutien, d'un montant de 6 millions d'euros. Mercredi, c'est la région Aquitaine qui a présenté ses mesures. Trois dispositifs ont ainsi été imaginés pour aider les PME. Le premier consiste en un fonds de co-investissement. Un fonds 100% public qui investira auprès de financeurs pré-sélectionnés dans le capital d'entreprises innovantes. "Jusque-là, un fonds uniquement public ne pouvait exister, le privé devant rester prédominant, a expliqué Agnès Paillard, directeur général adjoint Développement économique et emploi à la région Aquitaine, mais en cas d'amorçage, les entreprises ne sont pas très attirantes et les fonds d'amorçage butent sur les 50% privés nécessaires." La réglementation européenne ayant changé depuis le début de l'année 2008, le fonds sera effectif dès janvier 2009. Une première enveloppe de 3 millions d'euros lui sera allouée, financée pour moitié par la région et l'Europe. Autre dispositif : la création d'une société d'économie mixte (SEM) "Energies renouvelables", pour favoriser l'émergence de projets d'énergie renouvelable, en particulier pour la production d'électricité. "Nous avons là une logique d'investisseurs, a expliqué Alain Rousset, président du conseil régional d'Aquitaine. De nombreux industriels sont intéressés par notre territoire, mais les départements et les communes sont un peu dépassés par les aspects techniques." La SEM interviendra auprès d'eux en leur fournissant des conseils gratuits, des expertises techniques et financières, ou des études sur la création de filières nouvelles. Enfin, la région réfléchit à la mise en place d'un fonds de soutien au développement régional. Ce fonds serait alimenté pour partie par le dépôt de fonds libres de la collectivité. Pour l'heure, les collectivités n'ont pas le droit de faire fructifier leur trésorerie, mais, au nom de l'Association des régions de France, Alain Rousset compte demander la semaine prochaine au Premier ministre une dérogation, à l'image du dispositif mis en place lors de la tempête de décembre 1999. Un dispositif qui permettait aux collectivités de placer librement les fonds provenant de recettes exceptionnelles (indemnités d'assurance, dédits et pénalités reçus, etc.). Ce fonds ainsi constitué permettrait de soutenir l'économie régionale par des prêts à taux intéressants pour les TPE et les PME.
Le président du conseil régional d'Aquitaine a aussi profité de la présentation de ces mesures pour faire la promotion des activités de sa région. De la politique industrielle aux grands équipements de recherche, en passant par le revenu social de formation et l'agence régionale pour l'orientation, Cap Métiers, tout y est passé, avec un credo : "Tout service public décentralisé est mieux géré." Une raison de plus pour réclamer la fin du processus de décentralisation amorcé en 2004 et mis à mal, selon Alain Rousset, par la majorité actuelle. "Il faut casser ce modèle vertical et jacobin, s'est-il ainsi exclamé. L'Etat en voulant être partout n'est nulle part." Le président de l'ARF s'est également indigné contre le projet de l'Etat de fusionner les départements et les régions. "On va créer des monstres administratifs, alors qu'il faut gérer avec souplesse !" Mais sur ce dossier, l'ARF a du mal à se faire entendre. Aucun représentant des régions ne participe à la commission d'Edouard Balladur sur la réforme des institutions.

 

Emilie Zapalski