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Télécoms - Téléphonie mobile : 17 millions d'euros supplémentaires pour couvrir les zones blanches

La couverture à 100% en téléphonie mobile des communes situées en zone blanche 2G (deuxième génération) n'est pas encore pour demain... mais plutôt à l'horizon 2011. Le secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire, Hubert Falco, s'y est engagé, le 10 septembre, en présence des trois opérateurs (SFR, Orange et Bouygues Telecom), de l'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) et de l'Association des maires de France (AMF). Il s'agit de couvrir les 364 dernières communes françaises, les oubliées du plan de couverture initial lancé en 2003, représentant entre 10.000 et 20.000 habitants. Le programme portait sur 3.072 bourgs centres : à ce jour, 2.774 d'entre eux ont accès à la téléphonie mobile, soit "plus de 90% des sites", a précisé le secrétaire d'Etat. 65% des communes ont été couvertes en "itinérance locale" (un seul opérateur achemine le trafic pour les deux autres) et les 35% restantes par "mutualisation" (les équipements des trois réseaux sur un même pylône). L'optimisation des points hauts et les évolutions techniques ont même permis d'économiser 259 antennes relais sur les 2.183 prévues initialement. Ces économies seront les bienvenues, ont reconnu les opérateurs, puisqu'il ne faudra pas moins de 308 sites supplémentaires pour couvrir les 364 communes restantes. 80% d'entre elles devraient être couvertes fin 2010 et la totalité en 2011. Les causes du retard pris sur le programme initial sont liées aux spécificités du territoire français (très étendu avec une faible densité démographique), d'une part, et à des lenteurs administratives, d'autre part : l'installation d'une antenne prend en moyenne "24 mois après identification d'une implantation adaptée", ont regretté les opérateurs.

Plus de 600 millions d'euros

Pour couvrir les 364 communes, l'Etat et chacun des opérateurs remettent la main au porte-monnaie : il en coûtera 7 millions de plus au contribuable (sans compter le fonds de compensation de la TVA consenti sur les travaux) et 10 millions aux opérateurs. Les communes concernées mettront à disposition les terrains pour l'implantation des antennes, pour des montants un peu plus faibles. Au total, le plan de couverture des "zones blanches" représente un investissement de plus de 600 millions d'euros, a précisé Hubert Falco. 150 millions ont été financés par chacun des trois opérateurs et 150 millions par l'Etat, les régions, les départements et les communes. A terme, 99,3% de la population aura accès "au service essentiel de téléphonie mobile" : 0,7 % de la population, soit environ 500.000 personnes, ne disposera donc pas de téléphonie mobile.
Par ailleurs, l'Arcep fera un point d'étape début 2009 sur "la couverture des axes de transport prioritaires, comme le prévoit la loi pour la modernisation de l'économie du 4 août 2008", a ajouté Hubert Falco. Orange et SFR se sont engagés à couvrir 58.000 km de routes où circulent plus de 5.000 véhicules par jour, d'ici à fin 2009. Bouygues devrait, quant à lui, atteindre cet objectif fin 2010. "C'était une opération difficilement réalisable pourtant l'Etat, les collectivités et les opérateurs ont mis en place un partenariat innovant et unique en Europe pour un projet de service public dans un secteur concurrentiel", a conclu le secrétaire d'Etat.

Reste à attendre les propositions du secrétaire d'Etat Eric Besson dans son plan Numérique 2012 et à mesurer le chemin qu'il reste à parcourir pour atteindre l'objectif du multimédia mobile pour tous.

 

Luc Derriano / EVS