Transports scolaires : des dépistages alcool/stupéfiants réalisés depuis début 2025 efficaces

Sur près de 30.000 cars de transport scolaire contrôlés entre janvier et fin août 2025, 119 conducteurs ont été testés positifs à un stupéfiant et 63 à l'alcool, a annoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot lors d'un déplacement en Eure-et-Loir le 4 septembre. 

Chaque jour, 1,9 million d'élèves prennent le bus ou le car scolaire et ce "mode de transport reste l'un des plus sûrs", affirme le ministre des Transports Philippe Tabarot en visite dans l'Eure-et-Loir jeudi 4 septembre 2025. Ce déplacement intervient sept mois après le décès d'une lycéenne de 15 ans dans un accident de car scolaire dont le chauffeur avait consommé du cannabis, le 30 janvier à Châteaudun, dans le même département. Le ministère des Transports avait lancé le 30 avril le plan Joana - du prénom de la victime - pour le renforcement de la sécurité routière du transport scolaire ( notre article du 30 avril 2025).

Près de 30.000 cars de transport scolaire contrôlés en 6 mois

Au-delà de ces annonces, les chiffres communiqués par l'Association nationale pour les transports éducatifs de l'enseignement public (Anateep) et le ministère de l'intérieur ce 4 septembre interrogent. Sur près de 30.000 cars de transport scolaire contrôlés entre janvier et fin août 2025, 119 conducteurs ont été testés positifs à un stupéfiant (soit 0,43%) et 63 à l'alcool ( soit 0,22%) et 377 infractions ont été relevées. 
Sur la même période, on recense tout de même 103 accidents impliquant des cars scolaires en France, dont 50 ayant fait des victimes. A titre de comparaison, il y avait eu 138 accidents d'autocars en 2024, le plus haut niveau depuis 10 ans. L'Anateep compte trois décès depuis le début de l'année dont celui de Joana, 108 blessés légers. En 2024, 39% des accidents sont des sorties de route, dont près de la moitié avec renversement. 

Mais une vision globale permet au ministre, donc, d'affirmer que le transport scolaire est "l'un des modes de transport les plus sûrs" puisqu'il représente 5% des déplacements et "seulement 0,3% des accidents de la route".

Bientôt un 'stupotest' 

Bien évidemment, "il ne s'agit pas de stigmatiser les chauffeurs et les conducteurs", souligne le ministre, précisant qu'une "infime minorité a un comportement déviant", mais de faire en sorte que "les parents ne voient pas partir leurs enfants le matin avec la boule au ventre" et d'assurer la sécurité des élèves qui prennent le bus ou le car. 
Le plan Joana impose donc aux chauffeurs de se soumettre à un dépistage aléatoire au moins une fois par an et "les entreprises le font maintenant quasi systématiquement", a souligné Philippe Tabarot.
Son ministère travaille aussi, avec ces transporteurs, à mettre en place un "stupotest" comme ce qui existe pour l'alcool. "Une personne sous l'effet de drogue soufflera dans un 'stupotest' et ne pourra pas faire démarrer son véhicule", a expliqué le ministre.

Il réfléchit également à "comment le matériel peut évoluer", avec par exemple des "ceintures de sécurité à 'bip' qui pourraient être mises en place systématiquement" pour obliger les élèves à s'attacher, a-t-il poursuivi. Ou encore à des dispositifs pour briser rapidement les vitres. Et enfin à utiliser l'IA mobilisée aujourd'hui sur les véhicules légers afin d'en faire bénéficier les autobus et les autocars. 
Le ministre souhaite aussi mettre en place un numéro de téléphone pour permettre aux élèves de "dénoncer le comportement étrange d'un conducteur".

Délit d'homicide routier

Le plan Joana proposait enfin de renforcer les sanctions. Le ministre a salué à ce sujet l'instauration, en juillet 2025, du délit d'homicide routier qui remplace l'homicide involontaire. 
Le ministre a rappelé que le métier de chauffeur routier est un "métier en tension" depuis plusieurs années. Il y a eu des recrutements importants ces dernières années et des simplifications pour pouvoir conduire les autocars et les autobus : "aucun circuit scolaire n'a été annulé cette année faute de conducteur", a précisé le ministre. Grâce aux mesures engagées depuis 2022, la pénurie de chauffeurs a été réduite de moitié depuis 2023, a également tenu à saluer le ministère des Transports (notre article du 24 juillet 2023). 

 

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