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Maires - Un congrès en pointillés...

A quatre mois des municipales et en pleines grèves, difficile de présager ce qui ressortira du 90e Congrès des maires, que ce soit du côté des annonces gouvernementales ou des doléances des élus. En tout cas, les sujets ne manquent pas. Plusieurs sondages en témoignent.

Début octobre, Jacques Pélissard, le président de l'Association des maires de France (AMF), assurait que le quatre-vingt-dixième Congrès des maires de France qui démarre ce 20 novembre à la porte de Versailles serait un cru "exceptionnel" : congrès du centenaire de l'AMF, congrès de fin de mandature, premier congrès du nouveau gouvernement. Autant d'éléments prometteurs d'une forte affluence... s'il n'y avait les perturbations touchant à peu près tous les réseaux de transports, que ce soit au départ de province ou à l'arrivée à Paris. C'était également sans compter la journée de grève dans la fonction publique, qui mobilise également les agents territoriaux et pourrait donc affecter la fréquentation des stands de la partie "Salon" de la manifestation. Le président Sarkozy, attendu ce mardi en fin d'après-midi en clôture de la séance solennelle d'ouverture, risque donc de trouver une salle moins comble que d'ordinaire pour cette grande occasion d'allocution pré-municipales. Le lendemain, les ministres doivent en principe commencer à se succéder, avec notamment Michèle Alliot-Marie sur l'intercommunalité, Xavier Darcos sur l'éducation et la réussite scolaire, Xavier Bertrand sur la thématique plutôt originale des "relations entre les maires et les parents", Christine Boutin sur les nouvelles obligations du maire en termes de logement et d'hébergement. Jeudi, ce sera au tour d'Eric Woerth de venir parler finances locales, de Christine Albanel de participer à la table ronde sur le projet culturel des villes et de Jean-Louis Borloo de préciser quel rôle et quels moyens pourront être dévolus au maire dans la mise en oeuvre des décisions du Grenelle de l'environnement. Le Premier ministre, François Fillon, fermera la marche jeudi.
A la veille de cette édition centrée sur "le citoyen" - sur "ses attentes, ses demandes, ses droits mais aussi de ses devoirs à l'égard de sa commune", tel que l'a résumé Jacques Pélissard -, l'AMF publie un sondage, réalisé auprès du grand public, susceptible de nourrir les échanges sur plusieurs thématiques : ruralité, intercommunalité, impôt local, développement durable...

 

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S'agissant de la première de ces thématiques, on retiendra notamment que pour 61% des Français interrogés, la priorité des maires de communes rurales devrait être d'attirer ou de maintenir des services de proximité. Viennent ensuite la préservation de l'environnement et de la qualité de vie (56%), les actions permettant d'attirer les entreprises (43%) ou bien encore, loin derrière, le développement des activités de loisir (16%). En sachant que les deux principaux services publics jugés essentiels à la vie d'une commune rurale sont l'école (67%) et l'hôpital à moins de 50 km (61%). La Poste arrive en troisième position (30%), suivie par la gare SNCF à moins de 20 km(19%) et la maison de retraite (8%).
Au chapitre démocratie de proximité, seuls 26% des personnes interrogées estiment pouvoir influer sur la décision publique prise au niveau de la commune. "Ce constat d'impuissance ne satisfait pas les Français" et la grande majorité d'entre eux souhaiteraient qu'on leur demande davantage leur avis, note l'institut CSA, qui a réalisé le sondage pour l'AMF. Par quel biais ? Consultations plus fréquentes (72%), conseils de quartier (65%), débats publics (63%) TIC et internet (60%) sont tour à tour cités. Et sur quel type de sujets ? Les répondants évoquent aussi bien les grands projets d'aménagement locaux (91%) que la gestion territoriale de proximité (du type aménagement d'un espace vert, 88%) ou les orientations générales de la politique de la commune (décisions concernant les impôts, les services publics, 85%). Près d'un tiers des répondants voient toutefois avant tout dans les diverses pratiques de démocratie participative des "opérations de communication".

 

"Du bon travail"

S'il est un domaine, donc, où une demande de consultation - ou tout au moins d'information - s'exprime, c'est celui de la fiscalité. Les administrés veulent visiblement en savoir plus sur les impôts locaux. Sur leur usage, sur le calcul de leur montant, sur leur répartition. Si une réforme de la fiscalité locale devait voir le jour, l'axe perçu comme prioritaire serait "une plus grande équité entre les citoyens" (46%). Et, seulement ensuite, "une plus grande responsabilité des élus dans la fixation et l'utilisation des impôts" (26%) et "une plus grande clarté dans le calcul des montants de l'impôt et de la collectivité bénéficiaire" (25%). Equité, dans le sens où 73% des sondés estiment que le niveau de revenu devrait être mieux pris en compte dans le calcul du montant de la taxe d'habitation et de la taxe foncière. Equité aussi, lorsqu'ils sont 83% à se dire favorables à ce qu'une partie des ressources des communes les plus favorisées soit réattribuée à des communes plus pauvres.
Les élus les plus friands de sondages pourront compléter ce tableau par une autre enquête, réalisée par le groupe Obea (organisme de formation, de conseil et communication) et plus centrée sur la période pré-municipales, qui indique notamment que 78% des Français s'intéressent à ces élections et qu'ils sont 75,5% à se déclarer satisfaits de leur maire. Pour ceux-là, leur maire ferait "du bon travail" et serait tout à la fois compétent, sympathique et "proche des gens" ! Leur conseil : que le maire face de l'emploi sa toute première priorité. Cette compétence sur laquelle la commune a en réalité peu de prise recueille en effet 22% de citations, soit davantage que la sécurité (17,5%), le social (11%), les finances (10%) ou le logement (9%).
Dans la perspective, toujours, des élections, un autre sondage encore, cette fois réalisé auprès des maires eux-mêmes par Ipsos pour Le Courrier des maires, indique que 61% des élus actuels souhaitent se représenter en mars (alors qu'ils n'étaient que 45% à faire part de cette intention en novembre 2000). Ce sont les maires des communes de plus de 10.000 habitants qui sont les plus nombreux à souhaiter prolonger leur mandat (90%). "Les maires qui n'excluent pas de se représenter distinguent très nettement deux exigences : trouver des personnes compétentes dans des domaines pointus (62%) et trouver des personnes qui ont du temps à consacrer à leur mandat (60%)", précise l'Ipsos.
Pour les élus, les thèmes qui seront davantage abordés dans la campagne de 2008 par rapport à 2001, sont l'environnement et le cadre de vie (44%). Mais aussi la gestion de l'augmentation de la population (33%) et les transports (30%)

C.Mallet

 

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