Archives

Aréopage de VIP pour fêter les 10 ans du Grand Paris

Bruno Le Maire, qui a enjoint les collectivités locales à participer pleinement au plan de relance, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République et instigateur de la loi relative au Grand Paris, Emmanuelle Wargon, Edouard Philippe ainsi que les grands élus franciliens ont participé au Sommet du Grand Paris, organisé par La Tribune, les notaires du Grand Paris et l’association Acteurs du Grand Paris à l’occasion des 10 ans de la loi.

"On ne réussira pas à bâtir le Grand Paris sans l’implication personnelle du chef de l’Etat sur cette question", a déclaré notamment Nicolas Sarkozy, invité vedette du Sommet du Grand Paris, qui s’est tenu mardi 29 septembre au Pavillon Gabriel, en présence de nombreuses personnalités politiques et de dirigeants économiques. Une façon, pour l’ancien président, de rappeler sa propre implication dans le projet du Grand Paris, qui reste en effet un des marqueurs de son quinquennat, avec de grands discours fondateurs, au Bourget et à la Cité de l’architecture, et, surtout, la loi du 3 juillet 2010 relative au Grand Paris, fondatrice notamment de la société éponyme, chargée de construire le Grand Paris express.

Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris, a rappelé à cette occasion qu’avec plus de 4 milliards d’euros de travaux annuels engagés, et une création de richesse estimée entre 10 et 15 milliards d’euros, la construction des 68 gares, des 200 km de voies ferrées, et celle des quartiers qui entoureront les nouvelles gares contribuaient largement à la relance.

Un plan de relance au pas de charge

Bruno Le Maire a rappelé que le gouvernement entendait que 10% des 100 milliards du plan de relance soient dépensés "et non pas seulement engagés", fin 2020, détaillant le calendrier – serré – de remise des dossiers de candidature par les collectivités territoriales souhaitant bénéficier de l’aide de l’Etat pour lancer des chantiers de rénovation énergétique de leurs bâtiments.

"La rénovation énergétique des bâtiments a toujours été un échec jusqu’à présent, cela pour trois raisons, a poursuivi le ministre : aucun calendrier n’avait été fixé, les élus locaux n’avaient pas été sollicités, et la réaffectation des crédits n’était pas possible. Nous avons corrigé ces trois défauts", s’est-il félicité.

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a évoqué les 300 millions d’euros du plan de relance destinés à financer les transformations de friches, ainsi que les 350 millions d’euros qui seront fléchés vers le soutien de la construction par les maires "densificateurs". "L’objectif du gouvernement est que 50% des fonds de ce plan aient été dépensés fin 2021, cela afin que la France retrouve, dès 2022, son niveau de développement économique d’avant la crise", a déclaré Bruno Le Maire, évoquant en outre la mise en place d’un comité de pilotage régional, associant le préfet et la présidente de Région, "afin que chacun exerce ses responsabilités à son niveau".

Les quartiers de gare du Grand Paris, démonstrateurs de la ville de demain

Invitée du cocktail de rentrée de l’association Acteurs du Grand Paris, qui fédèrent de nombreuses parties-prenantes engagées dans les multiples projets de développement liés au Grand Paris, Emmanuelle Wargon, ministre en charge du Logement auprès de la ministre de la Transition écologique a estimé que les quartiers de gare du Grand Paris devaient être autant de démonstrateurs d’une nouvelle façon de construire la ville. "Nous mourons de la ville monofonctionnelle, nous devons inventer autre chose", a-t-elle déclaré, rappelant l’impératif de sobriété foncière. Un groupe de travail planche actuellement sur "l’amélioration" du dispositif fiscal dit "Pinel", et sur le prêt à taux zéro, qui prendront fin dans leur forme actuelle en 2021, a-t-elle également rappelé. "Des amendements à la loi de finances pour 2021, dont l’examen va débuter au Parlement, dévoileront à ce sujet nos intentions", a-t-elle précisé.

Edouard Philippe et Anne Hidalgo, respectivement maire du Havre et maire de Paris ont évoqué l’axe Seine et le Grand Paris jusqu’au Havre, un des gestes architecturaux les plus marquants des travaux de l’Atelier international du Grand Paris, proposés alors par l’architecte Antoine Grumbach. "S’il y a une réforme territoriale à faire dans ce pays, ce serait de créer une région capitale jusqu’à la mer", a déclaré Anne Hidalgo.  "Il faut voir grand", a estimé l’ancien Premier ministre, pour qui la fusion des ports de Paris, de Rouen et du Havre, en cours, déjà très "compliquée", "ne constitue qu’une première étape". "Si on s’arrête là, on rate le coup d’après", a-t-il estimé. Il faut, selon lui, "implanter des bases logistiques et industrielles le long de la Seine coordonnées avec le portuaire et imaginer des éléments de fiscalité qui puissent donner un avantage compétitif à un espace en compétition avec Rotterdam, Anvers et des voisins étrangers".

Valérie Pécresse, présidente de la région, tout comme Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, ont fustigé les lourdeurs des procédures administratives, notamment en matière d’urbanisme, demandant des lois de simplification enfin effectives.