Aux Portes de Gascogne, c’est l’heure d’éteindre l’éclairage public (32)

Avec « Retiens la nuit », le PETR Pays Portes de Gascogne accompagne les communes dans leurs démarches d’économie d’énergie, en traitant à la fois les questions sociétales et techniques. De nouvelles retombées économiques sont également visées, via l’obtention d’un label de qualité touristique.

Avec 25 000 entrées chaque année au mois d’août, le festival d’astronomie de Fleurance fait du Pays Portes de Gascogne un haut lieu de la culture scientifique en Europe. Il se déroule au cœur d’un Pôle économique territorial et rural (PETR) de 159 communes, regroupées en 5 communautés de communes, sous l’attraction de la métropole toulousaine. Deux d’entre elles, de plus de 20 000 habitants, avaient l’obligation de contracter un plan climat, et les 3 autres collectivités leur ont volontairement emboîté le pas. Aussi, lorsque l’association de médiation scientifique Instant Science leur propose un projet de réduction des nuisances lumineuses sur le territoire, celui-ci est rapidement adopté comme une action pertinente dans le cadre de ces 5 plans climat locaux coordonnés par le PETR. Nom de code : « Retiens la nuit ».

Pour l’association et le Pays, le projet consiste d’abord à sensibiliser les élus et les habitants aux conséquences d’un éclairage non raisonné : gaspillage énergétique, atteinte à la biodiversité, impacts sur le sommeil et la santé, empêchement d’accès au ciel étoilé. Il s’agit dans un premier temps de travailler à l’acceptabilité sociale de la réduction de l’éclairage nocturne. « Sur les 159 communes, une cinquantaine s’est engagée dans le programme de sensibilisation. Parmi celles qui ne participent pas, certaines ont déjà éteint leur éclairage public la nuit, comme Lamothe-Goas, détentrice du label Villes et villages étoilés » explique Charlotte Champoiseau, chargée de mission transition écologique, énergie et biodiversité au PETR Pays Portes de Gascogne.

Lever la peur du noir et les craintes sur la sécurité

Le projet s’est déroulé de fin 2021 à juin 2022. Il comprenait un ensemble d’actions destinées à toucher un large public : conférences-débats, exposition itinérante, projection de films, randonnées sur la biodiversité nocturne, spectacles de marionnettes pour enfants dans le noir… Objectif : aborder toutes les préoccupations liées à l’éclairage public, et notamment la peur du noir. « Le conférencier avait des arguments pour chaque objection à l’extinction de l’éclairage public, notamment les craintes exprimées sur la sécurité : agressions, cambriolages… Les villes qui ont déjà réduit leur éclairage ne reviennent pas sur leur décision, c’est donc que cela ne génère pas de problèmes particuliers », poursuit Charlotte Champoiseau.

De l’acceptabilité sociale à la faisabilité technique

« Notre accompagnement visait l’aide à la prise de décision. Mais une commune qui se décide à diminuer l’éclairage public a besoin d’une expertise technique, car c’est très complexe. » C’est pourquoi le Pays a noué un partenariat technique et juridique avec le Syndicat départemental d'énergies du Gers (SDEG), maître d’ouvrage du réseau d’éclairage public des 461 communes du département. Les communes participantes ont ainsi été invitées à se rapprocher du SDEG pour étudier la faisabilité technique d’une modification de l’éclairage : installation d’horloges, changement de lampadaires, modification du réseau pour isoler un point d’éclairage…

Courant 2023, le Pays va proposer aux communes qui sont engagées dans la réduction de leur éclairage de travailler ensemble. « Nous aimerions avoir aussi un groupe de travail en vue de l’obtention du label national Villes et villages étoilés, complète Christelle Aubien, chargée de mission marketing territorial du PETR. Cela rejoint une volonté forte du comité départemental tourisme et loisirs qui veut faire du Pays Portes de Gascogne une destination touristique pour la qualité de ses nuits. »Selon l’Ademe, l’éclairage public représente 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales. « Courant 2022, l’augmentation des coûts de l’énergie a incité les communes à réfléchir à une réduction de l’éclairage public. Mais au-delà de ce raisonnement économique, nous sommes satisfaits d’avoir proposé une véritable sensibilisation sur l’intérêt écologique et culturel de la démarche », conclut Charlotte Champoiseau.

Zoom sur le budget

Le projet « Retiens la nuit  » a bénéficié d’un budget de 55 000 € avec un cofinancement à 50 % par des fonds Leader (24 500 €), 16 500 € pour le PETR et 14 000 € pour l’association Instant science.

Les collectivités sont en attente de connaître la répartition du Fonds vert de l’État, annoncé en décembre 2022, et qui accompagnera les dépenses d’investissement pour la réduction de l’éclairage public.

Pays Portes de Gascogne, Pôle d’équilibre territoriale et rural (PETR)

Nombre d'habitants :

71100

Nombre de communes :

159
85 rue Nationale
32 200 Gimont
petr@paysportesdegascogne.com

Ronny Guardia-Mazzoleni

Président

Charlotte Champoiseau

Chargée de mission transition écologique, énergie & biodiversité

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