Campus connectés : un dispositif conforté par le plan orientation d'Élisabeth Borne
Créés pour réduire les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur, les Campus connectés poursuivent leur déploiement. Soutenus par France 2030 et opérés par la Banque des Territoires, ils offrent une alternative locale à l'université, particulièrement dans les zones rurales et périurbaines. Un maillage utile que le plan orientation d'Élisabeth Borne du 5 juin vient conforter.

© Agglo du Pays de Dreux
Lancé en 2019, le dispositif des Campus connectés repose sur un modèle hybride : des étudiants suivent à distance des formations universitaires tout en étant accueillis dans des tiers-lieux pédagogiques, accompagnés par des tuteurs. Financés à hauteur de 25 millions d'euros par le Secrétariat général pour l'investissement (SGPI) dans le cadre de France 2030, ils sont opérés par la Banque des Territoires, en lien avec le ministère de l’Enseignement supérieur. Un rapport publié fin mai 2025 par la Banque des Territoires met en lumière les apprentissages issus des bilans à mi-parcours des Campus connectés.
En 2024, 89 Campus connectés étaient actifs. Leurs implantations sont ciblées : 62% se trouvent dans des villes du programme Action cœur de ville, 40% en zone de revitalisation rurale (ZRR) et 22% dans les périmètres Petites Villes de demain. Le taux de présence dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) est également supérieur à la moyenne nationale (12% contre 8%).
Une fréquentation qui a doublé entre 2020 et 2024
En termes de fréquentation, le nombre moyen d’étudiants par site a plus que doublé en quatre ans : de 9,7 étudiants en 2020-2021 à 19,5 en 2023-2024. Malgré tout, 15% des campus peinent à croître, ce qui interroge sur leur visibilité et leur ancrage local.
Le coût moyen par étudiant, passé de 12.916 euros en 2020 à 4.859 euros en 2024, témoigne d'une plus grande efficience. Les étudiants accueillis sont à 58% âgés de 18 à 24 ans, à 20% boursiers, et 11% sont en situation de handicap. La proximité géographique, les contraintes financières et les obligations familiales figurent parmi les principales motivations évoquées pour intégrer un campus connecté.
Impact territorial
Au-delà de l'accès aux études, le rapport souligne l'impact territorial : contribution à la revitalisation des centres-villes, insertion professionnelle via des partenariats locaux, maintien des jeunes dans les bassins d'origine. Les collectivités, porteuses de la majorité des projets (communes, intercommunalités, départements), en assurent l'animation, la logistique et la pérennité au-delà des financements France 2030.
Le 5 juin 2025, la ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne, a annoncé un plan pour une meilleure orientation des jeunes, axé sur l'accompagnement, les solutions de proximité et la lutte contre l'autocensure. À cette occasion, elle a assuré que les Campus connectés seront pérennisés et renforcés, en lien avec les collectivités (voir notre article du 5 juin 2025). La Banque des Territoires, elle, plaide pour faire des Campus connectés "un équipement public essentiel", au même titre qu'une médiathèque ou un centre social.