Environnement / Risques - Crue centennale de la Seine : J-6 avant l'exercice
L'exercice EU Sequana 2016, qui vise à se préparer au risque inondation, se tiendra du 7 au 18 mars prochains sous le pilotage du secrétariat général de la zone de défense et de sécurité de la préfecture de police de Paris. Cette simulation grandeur nature sera "une occasion formidable pour rassembler tous les acteurs concernés par ce risque majeur", selon Jean-François Carenco, préfet de la région Ile-de-France, et Michel Cadot, préfet de police.
Le risque inondation est le premier risque naturel majeur en Île-de-France, région-capitale qui héberge 12 millions d'habitants, un tiers de l'activité économique française et les principaux lieux de décision politiques et économiques. Une crue de type 1910 (crue centennale de référence) causerait aujourd'hui jusqu'à 30 milliards d'euros de dommages directs et aurait des répercussions à plus long terme sur la croissance économique - "deux points de PIB en coûts induits" a ainsi indiqué Michel Cadot -, le fonctionnement des infrastructures franciliennes et le cadre de vie des habitants. Si une crue est inéluctable, les pouvoirs publics, les entreprises et les particuliers sont néanmoins en mesure d'adopter des mesures de protection et de prévention, souligne la préfecture de police.
Simulation de crue centennale
EU Sequana 2016 constitue le premier exercice zonal européen de gestion de crise simulant une crue centennale de la Seine en Ile-de-France. Bénéficiant d'un soutien financier de la Commission européenne, l'exercice va mettre en lien 90 participants franciliens, opérateurs et privés mais également européens (Espagne, Belgique, Italie, République tchèque) dans le cadre d'un exercice d'une ampleur inédite qui permettra de tester la coordination des différents acteurs de la gestion de crise, les chaînes de commandement, la mise en œuvre de certains plans de secours, le déploiement des moyens sur le terrain et pour chaque opérateur, tout ou partie de son plan de continuité d'activité.
Le scénario prévoit une montée des eaux quotidienne de 50 cm. Ainsi 5,5 mètres seront relevés à Paris-Austerlitz le 7 mars, 7,13 mètres trois jours plus tard. Durant ces quinze jours, plusieurs exercices simulant la montée des eaux, la stabilisation puis la décrue se feront sur table mais d'autres auront lieu en grandeur nature, sur le terrain. Par exemple, la RATP va "emmurer" des stations de métro pour empêcher que l'eau ne s'introduise dans le réseau.
Pour la préfecture de Paris et de région Ile-de-France et la préfecture de police, cet exercice permettra de tester le Plan de continuité de l'activité des services, élaboré en 2014 et le Plan de protection contre les inondations (PPCI) d'un bâtiment situé en zone inondable. Il s'agira également de tester les plans d'évacuation d'un ou plusieurs centres d'hébergement d'urgence franciliens en lien avec la Direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement (Drihl).
"Cet exercice va permettre de réexpliquer aux gens qu'il y a de fortes chances que cela arrive un jour et que collectivement il vaut mieux s'y préparer", a ajouté le préfet Jean-Paul Kihl, secrétaire général de la zone de défense et de sécurité de Paris. Un site d'information grand public se tiendra sur le Champ-de-Mars le dimanche 13 mars.