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Déserts médicaux : la région Centre-Val de Loire va recruter 150 médecins salariés

Le 26 novembre, à l'occasion d'une session commune du conseil régional et du conseil économique, social et environnemental régional (Ceser), tenue symboliquement dans les locaux de la faculté de médecine de Tours, la région Centre-Val de Loire a adopté une stratégie de lutte contre les déserts médicaux. La mesure phare en est le lancement d'un programme de recrutement de 150 médecins salariés à l'horizon 2025, à raison d'une trentaine chaque année. Pour François Bonneau, le président du conseil régional, "l'accès aux soins est une grande cause régionale. Nous ne pouvons pas nous résigner, ni nous contenter de lamentations. Nous devons proposer des solutions et, dans un grand moment de convergence, aller chercher l'État et le mettre face à ses obligations". Le Centre-Val de Loire est en effet la région la plus touchée par les déserts médicaux, avec notamment la plus faible densité de praticiens.

Une situation qui explique l'adoption du plan, alors que les régions n'ont pourtant pas de compétences en matière sanitaire et sociale (hormis la formation des personnels paramédicaux) et se bornent à apporter éventuellement un financement complémentaire à des dispositifs existants comme les maisons de santé, dans lesquelles les médecins sont le plus souvent des libéraux. Le recrutement de médecins salariés est donc une première pour une région, alors qu'il est déjà pratiqué par certains départements comme la Saône-et-Loire (voir notre article ci-dessous du 21 juin 2017). Les médecins recrutés par la région devraient être affectés dans des centres de santé ou des maisons de santé situés dans les zones les plus mal dotées.

Intitulée "Pour une région 100% santé", le plan comprend quatre axes et une vingtaine de mesures. Outre le recrutement de médecins salariés, on y trouve notamment une augmentation du nombre de places d'internat dans la région, porté à 340 à l'horizon 2023, la création de 20 "résidences pro santé" pour loger les étudiants, le déploiement de 25 maisons de santé supplémentaires pour arriver à un total de 125, la création de 30 centres de santé... Certaines de ces mesures supposent toutefois des adaptations réglementaires. Par exemple, l'assurance maladie devrait rembourser les consultations réalisées par les médecins à la région en sa qualité d'employeur de ces derniers. Mais, pour le président du Ceser, "la situation est tellement grave qu'il faut casser les normes. Le pouvoir central doit nous laisser organiser l'offre de santé, car le respect des procédures a prouvé son inefficacité".

 

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