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Environnement - Evolution du climat : il va faire plus chaud, avec des épisodes météo extrêmes plus fréquents

Un rapport remis à la ministre de l'Ecologie le 6 septembre sur le climat en France d'ici 2100 prévoit une hausse marquée des températures et davantage d'épisodes climatiques extrêmes - vagues de chaleur, sécheresses, fortes pluies. A l'occasion de la présentation des conclusions de ce rapport, Ségolène Royal a annoncé une nouvelle mesure d'économies d'énergie qui sera inscrite dans le projet de loi de transition énergétique : tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques devront être à énergie positive.

La France va devenir plus chaude et plus pluvieuse, avec davantage d'épisodes météo extrêmes : telle est la conclusion du volume 4 du rapport sur l'évolution du climat en France d'ici 2100 intitulé "Scénarios régionalisés édition 2014" remis à la ministre de l'Ecologie le 6 septembre. Commandé par le ministère en 2010, ce document qui s'appuie sur les scénarios du Groupe intergouvernemental sur le climat (Giec) paraît juste avant la présentation au Parlement du projet de loi sur la transition énergétique.
Selon l'équipe d'experts dirigée par le climatologue Jean Jouzel, d'ici 2050, la France affichera une hausse des températures moyennes en métropole de 0,6° à 1,3°C par rapport aux années 1976-2005. L'été, cette hausse irait jusqu'à 2°C dans le sud-est. Sur la période 2071-2100, cette tendance s'aggravera avec une hausse moyenne des températures de 2,6°C à 5,3°C et "pourrait largement dépasser les 5°C en été" dans le sud-est.
Les phénomènes météo extrêmes - vagues de chaleur, sécheresses, grosses pluies - seront aussi plus marqués. D'ici 2100, les vagues de chaleur d'été pourront dépasser 20 jours dans le sud-est, voire 40 jours dans le scénario le plus pessimiste. Il faut aussi s'attendre à davantage d'épisodes de sécheresse dans le Midi, de 2 à 8 jours supplémentaires, pouvant parfois toucher tout le pays. En revanche, les vagues de froid d'hiver vont se raréfier, avec 6 à 10 jours de grand froid en moins, notamment dans le nord. Côté pluies, la France devrait connaître une légère hausse des précipitations moyennes, en été comme en hiver, comprise entre 0 et 0,42 mm/jour en moyenne, moins cependant que dans les autres pays européens. Les précipitations extrêmes vont, elles, augmenter dans la seconde partie du siècle sur une large partie du territoire métropolitain, une hausse de plus de 5% allant jusqu'à 10% dans le nord-est.
Outre-mer, les températures pourraient augmenter de 3,5°C, alors que les précipitations devraient diminuer. La fréquence des cyclones tropicaux pourrait, elle aussi, diminuer à la fin du siècle mais leur force (vent, pluies) augmenter.
La ministre de l'Ecologie a choisi de présenter ce rapport lors d'une visite dans le massif du Mont-Blanc, où le recul des glaciers illustre les changements du climat. "Ce rapport confirme les scénarios du changement climatique, avec des aspects très concrets pour la vie quotidienne en France. Cela aide à une prise de conscience, non pas pour un discours catastrophiste mais pour donner une clé pour agir", a jugé Ségolène Royal.


De nouveaux bâtiments publics et subventionnés à énergie positive

Elle en a profité pour déclarer à l'AFP qu'elle voulait que "tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques soient à énergie positive". Le projet de loi sur la transition énergétique qui sera examiné en séance à l'Assemblée nationale à partir du 1er octobre prévoit déjà dans son article 4 que "toutes les nouvelles constructions sous maîtrise d’ouvrage de l’État et de ses établissements publics et des collectivités locales font preuve d’exemplarité énergétique et seront, chaque fois que possible, à énergie positive." Mais il semble que la ministre veuille aller plus loin en en faisant une obligation. Tout nouveau bâtiment public devrait donc désormais être construit de façon à produire davantage d'énergie qu'il n'en consomme. Cette règle s'appliquera aussi "à tout le logement social" puisqu'il est subventionné, a-t-elle précisé. Les bâtiments à énergie positive non seulement limitent leur consommation de chauffage ou d'électricité par des techniques d'isolation et de gestion intelligente de l'énergie, mais en outre, récupèrent ou produisent de l'énergie renouvelable (par panneaux solaires, éoliennes, pompes à chaleur, etc.). Encore rares en France, ils commencent à apparaître depuis quelques années, avec déjà quelques centaines d'exemples.
"Nous avons non seulement les moyens de la transition énergétique mais aussi l'obligation car c'est un levier de sortie de crise, en relançant des secteurs comme le bâtiment et les travaux publics", a estimé la ministre, promettant que la future loi serait "la plus en avance en Europe".

 

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